Vélo + train, les cyclistes vivent un l’enfer !
France
S'identifier
Changer de territoire
 Menu
ArticlesWebTvAnnuaire
| France Secrète à Vélo | Mobilité | Vélo Électrique  Vu 23501 fois
Article N°28792

Vélo + train, les cyclistes vivent un l’enfer !

Prendre le train avec son vélo : sur le papier, l’idée semble lumineuse. Elle incarne la mobilité douce, l’intermodalité vertueuse, la promesse d’un avenir urbain et rural plus propre. Pourtant, pour de nombreux cyclistes qu'ils soient français ou étrangers, cette expérience vire trop souvent à l’enfer quotidien. 


Entre règlements kafkaïens, infrastructures inadaptées et excès de zèle des contrôleurs, le trajet vélo + train ressemble davantage à un parcours du combattant qu’à une alternative séduisante à la voiture individuelle. Il y a les règles, et puis il y a la manière de les appliquer. Pour les cyclistes qui osent tenter l’aventure « vélo + train », l’accueil réservé par certains contrôleurs tient plus de l’humiliation que du service public. Trop souvent, le zèle laisse place à l’hostilité, et le voyage se transforme en épreuve de nerfs.

Pour preuve, ce témoignage édifiant d'une consoeur se rendant à une épreuve sportive :« Je devais participer à un triathlon S à La Ferté-sous-Jouarre. Quoi de plus logique que de prendre le train pour s’y rendre ? Malheureusement, l’expérience a tourné au cauchemar : à la Gare de l’Est, des contrôleurs SNCF nous ont suivis après notre montée à bord, déterminés à nous verbaliser pour toutes sortes de motifs. Certains ont été accusés d’encombrer le passage, d’autres d’avoir roulé sur le quai avec leur vélo… Nous étions six, et chacun a eu droit à un prétexte différent. »

Au total, ils ont sanctionné une trentaine de personnes, toutes venues pour participer au triathlon. Selon les témoignages, « les agents étaient agressifs », sans aucune volonté de dialogue ou de compréhension. « Leur seul objectif semblait être de distribuer des amendes pour toucher leurs primes. À 150 € l’amende, ils ont fait une belle récolte. La prochaine fois, c’est décidé, on prendra la voiture.» 

Une chose est sûre, en pleine crise climatique, la SNCF Voyageurs prouve qu’elle n’a rien compris. C’est un véritable scandale, une honte. La SNCF, qui aime sois-disant se présenter comme « amoureuse de l’environnement », montre surtout qu’elle n’aime pas les cyclistes.

L’attitude : du mépris à l’agressivité

Les témoignages de cyclistes sont donc édifiants : remarques désobligeantes, ton condescendant, menaces d’amende à la moindre hésitation, refus d’embarquer pour un détail insignifiant… Bien des contrôleurs semblent vraiment prendre un malin plaisir à compliquer la vie de ceux qui font pourtant le choix d’une mobilité propre. Loin d’être de simples garants du règlement, ils deviennent parfois de véritables cerbères, prêts à dégainer la sanction plutôt que d’expliquer ou d’accompagner.

Ce qui choque le plus, ce n’est pas tant l’existence de règles – souvent complexes, il est vrai – mais l’absence totale d’empathie. Les cyclistes, déjà confrontés à des infrastructures inadaptées et à des horaires contraignants, se heurtent à une froideur administrative déshumanisante.

On les traite comme des fraudeurs potentiels, jamais comme des clients ou des citoyens responsables. Certaines critiques pointent le fait que la rémunération variable de certains contrôleurs (SNCF, RATP) dépendrait partiellement du nombre d’amendes infligées. Cela peut encourager un excès de zèle, même si ce point est contesté et fait débat au sein des entreprises concernées.

Un frein à la mobilité durable

Cette attitude odieuse n’est pas anodine : elle décourage l’usage combiné du train et du vélo, pourtant essentiel à la transition écologique. Au lieu d’encourager les bonnes pratiques, certains contrôleurs érigent des barrières psychologiques et créent un climat de tension inutile. Résultat : beaucoup préfèrent renoncer, et c’est tout le projet de mobilité douce qui en pâtit. 

Au-delà des contrôles, c’est toute la chaîne de l’intermodalité qui pêche. Les espaces vélos sont rares, mal signalés, parfois inexistants. Aux heures de pointe, la saturation est la règle, et la cohabitation avec les autres voyageurs tourne à la confrontation. Les gares, elles aussi, manquent d’infrastructures adaptées : parkings sécurisés, accès facilités, ascenseurs assez grands pour les vélos… Le message envoyé est clair : le vélo n’est pas le bienvenu.

La solution n’est pas seulement dans l’évolution des règles, mais aussi dans un changement profond de culture : formation à l’accueil, pédagogie, bienveillance. Les cyclistes ne demandent pas la lune, juste un peu de respect et de compréhension. Tant que certains contrôleurs resteront odieux, le train restera, pour les cyclistes, un enfer sur rails.


Henry Salamone / FRANCE SECRÈTE À VÉLO

Lien :?

  • 0
    • j'aime
    • Qui aime ça ? »
  • 0
    • je n'aime pas
    • Qui n'aime pas ça ? »
  •  
 

Réagissez, commentez !

  • Aucun commentaire pour l'instant
rechercher un article, une vidéo...
Rechercher un TERRITOIRE ou un BLOG