Et si le commerce local avait trouvé son meilleur allié, le vélo ?

L'urbanisme des années 80-90 a misé sur la voiture reine, éloignant les cœurs de ville de leurs habitants. Ajoutez à cela la hausse des loyers commerciaux, la standardisation des enseignes, l'essor du e-commerce, et la pandémie comme coup de massue, le tableau est complet. Mais au fond, c’est surtout la perte du plaisir de « vivre en ville » qui a vidé les rues.

Finies les déambulations, les courses du samedi devenues expéditions en voiture, finie la rencontre avec le commerçant du coin. Le centre-ville s'est déshumanisé, et avec lui, c'est un pan entier de notre « culture urbaine » qui s'est effacé.

Mais voilà. Le vent tourne. Face aux vitrines fermées, aux rues vidées de leur âme, une réponse simple refait surface : le vélo peut contribuer à relancer le commerce local. Et pour nous, fervents défenseurs des relations humaines dans un monde de plus en plus individualiste, le vélo c’est vraiment la revanche du centre-ville. Le super héros, sauveur de la désertification.

Le vélo recrée une économie de proximité

À deux roues, on redonne à l’acte d’achat sa vraie saveur, celle de la flânerie, de l’échange, du lien social et de la découverte. Le cycliste, libre de ses mouvements, s’arrête ici pour prendre un café, là pour un bouquet, ailleurs pour un livre oublié.

Chaque arrêt est une victoire contre l'anonymat. « Chaque coup de pédale rallume une vitrine ». Le vélo recrée une économie de proximité, vivante, locale, humaine. Il redonne aux rues leurs conversations, leurs sourires, leur bouillonnement. La vraie vie, celle où l’on se dit bonjour et merci...

Il ne s'agit pas seulement de se déplacer autrement. Il s'agit de « revivre nos villes, de retisser les liens que la voiture et la surconsommation avaient défaits ». Alors oui, la transition est là, entre nos mains, entre nos guidons. Reprendre son vélo, c’est reprendre sa ville, se l’a réapproprier tout simplement.

Investir dans des infrastructures dédiées

Et n’ayons pas peur des mots. Le vélo, c’est la promesse d’un centre-ville vivant. Mais encore faut-il qu’il s’y sente chez lui. Aujourd’hui, trop souvent, faire ses courses à vélo relève du parcours du combattant. Pistes discontinues, arceaux absents, croisements dangereux, vols en série. Alors, question légitime que nous sommes en droit de nous poser : « Comment imaginer que l’on puisse flâner sereinement entre deux boutiques quand on doit surveiller son vélo comme du lait sur le feu, ou slalomer entre les voitures ? »

Et bien sûr, des dispositifs anti-vol, comme les consignes sécurisées, qui permettent de faire ses achats l’esprit léger. Investir dans ces infrastructures, ce n’est pas un luxe. C’est un investissement pour une économie locale dynamique, une qualité de vie retrouvée, un centre-ville où l’on circule, où l’on s’arrête, où l’on vit. Finalement, à y regarder de plus près, le vélo ne demande pas grand-chose : juste un peu d’espace, de sécurité, et beaucoup de liberté.

Commerce en selle : des villes accessibles pour les cycloconsommateurs 

En tout cas, c'est le crédo du premier programme Commerce en selle. Pour Cyrille Cointre, Fondateur / BÉKILLE - OBJECTIF TERRITOIRE « commerçants, artisans, bâtisseurs du tissu local, savent qu’un centre-ville vivant, accessible à vélo, est un moteur économique puissant [...] Il ne tient qu’à nous de remettre nos territoires en selle. C'est le but poursuivi  par Objectif Territoire ».  

Pour info, Commerce en selle est un programme rythmé par des temps forts tout au long de l'année, permettant une mobilisation continue et une visibilité accrue auprès de toutes les parties prenantes. Nous aurons l'occasion de vous présenter cette initiative dans le podcast On vous en Parle où l'invité de la rédaction sera Cyrille Cointre.