Quand on enfourche son vélo pour partir à la découverte d’un territoire, on cherche avant tout le calme, la beauté, la liberté et de rentrer à la maison sans souci. Mais trop souvent, la violence routière s’invite sur nos itinéraires, gâchant l’aventure, menaçant même la simple idée d'itinérance à vélo. Et je sais de quoi je parle pour avoir subi bien des agressiosn verbales au cours de mes sorties.
Le rapport remis par Emmanuel Barbe au ministre des Transports, « Prévenir les violences et apaiser les tensions pour mieux partager la voie publique », résonne comme une prise de conscience salutaire. En présence de Florence Guillaume, déléguée à la sécurité routière, et d’acteurs engagés comme la Fédération Française de Cyclisme, a été abordé non seulement la sécurité, mais aussi la culture commune. Car il ne s’agit pas seulement de baisser les statistiques, il s’agit de changer de regard et de mentalité.
Après 6 mois de travail et de consultations, le rapport remis par Emmanuel Barbe à Philippe Tabarot formule 40 recommandations, dont 18 sont jugées prioritaires, pour améliorer le partage de la voie publique entre cyclistes et automobilistes.
Former tous les usagers – cyclistes, automobilistes, randonneurs motorisés – c’est poser les bases d’un tourisme plus apaisé. D’un pays où l’on peut grimper un col, longer une rivière ou relier deux villages sans sentir le danger dans son dos. C’est aussi un levier économique. Un cycliste serein, c’est un cycliste qui s’arrête, qui consomme, qui revient.
Alors oui, le cyclotourisme mérite mieux qu’un sursis sur le bord des routes. Il mérite des itinéraires protégés, mais surtout une ambiance partagée. Pour que chaque kilomètre rime avec confiance, et que la route reste ce qu’elle devrait toujours être à savoir un trait d’union entre les gens.
Si je devais résumé : « Le cyclotourisme a le vent dans le dos, mais encore trop souvent la peur au ventre. Entre respect, formation et apaisement, c’est toute une culture du voyage à vélo qu’il s’agit de protéger — et de valoriser. Parce qu’une route sereine, c’est une route qui fait vivre les territoires ».
Formation renforcée
À destination de tous : conducteurs, cyclistes, scootéristes... Objectif ? Mieux comprendre les contraintes des autres usagers pour favoriser le respect mutuel.
Campagnes de sensibilisation ciblées
Parce qu’un bon panneau vaut parfois mieux qu’un long discours : spots radio, vidéos, interventions locales pour rappeler les règles… et les bons réflexes.
Promotion des mobilités actives
Le vélo n’est pas une gêne, c’est une chance ! Le rapport invite à reconnaître pleinement le rôle du cyclotourisme et des mobilités douces dans l’économie des territoires.
Observatoire des violences routières
Pour mesurer, documenter et mieux agir. L’idée : sortir du flou et des statistiques incomplètes en donnant une vraie visibilité aux agressions sur la voie publique.
Encourager les aménagements partagés
Plus de zones apaisées, de chaussées à voie centrale banalisée, de voies vertes… Là où l’espace est mieux pensé, la tension s’efface.