Un texte qui questionne notre rapport au temps et à la nature. Il nous invite à sortir des "boîtes" pour retrouver l'essentiel. Une réflexion poétique sur le sens de la vie.
Nous vivons aujourd’hui plus longtemps que jamais. Les progrès techniques et médicaux ont rallongé notre espérance de vie, et le confort moderne nous épargne bien des efforts. Mais à force de vouloir prolonger la durée, n’avons-nous pas oublié l’essence même de la vie ?
Autrefois, la vie était plus courte, plus rude sans doute, mais elle puisait sa force dans un lien intime avec la nature. Nos anciens mettaient leurs mains dans la terre, coupaient le bois, s’occupaient des bêtes, bâtissaient pierre après pierre des murettes qui traversent encore le temps. Leur quotidien était tissé d’une proximité avec les éléments : la terre qui nourrit et porte, l’eau qui purifie et irrigue, le feu qui éclaire et réchauffe, l’air qui anime chaque souffle. Derrière ces gestes, il y avait une forme de sagesse silencieuse : vivre en résonance avec le vivant, avec ce prana universel qui traverse tout et qui, invisible, nous maintient debout.
Aujourd’hui, nous passons nos journées de boîte en boîte : la maison, la voiture, le bureau, puis à nouveau la voiture et la maison. Et le week-end, nous cherchons une échappatoire dans une autre boîte, la discothèque, pour tromper un instant l’impression d’enfermement. Ce cycle de boîtes nous protège peut-être, mais il nous sépare aussi du souffle originel. Nous croyons maîtriser le monde, mais nous nous coupons de notre racine.
Or, sans air, sans eau, sans terre, sans feu, nous ne sommes rien. Nous oublions que la vie n’est pas fabriquée par nos murs, mais donnée par la nature. Nous respirons parce que l’air nous traverse, nous vivons parce que la terre nous nourrit, nous nous mouvons parce que le feu intérieur nous anime, et nous circulons parce que l’eau coule en nous. Chaque instant de notre existence est porté par cette énergie subtile, ce prana, qui ne connaît ni frontière, ni boîte, ni mur.
Alors, que signifie vraiment vivre longtemps, si c’est pour s’éloigner de ce qui nous rend vivants ? Peut-être que la véritable richesse n’est pas d’ajouter des années à notre vie, mais de retrouver la densité sacrée de chaque instant. Sortir des boîtes, renouer avec la nature, poser nos mains dans la terre, boire l’eau comme un don, sentir l’air comme une bénédiction, reconnaître le feu comme une flamme sacrée.
Vivre, ce n’est pas remplir le temps : c’est honorer le mystère qui nous traverse. Et si nous voulons redonner à notre vie la saveur d’une éternité, il nous faudra peut-être cesser de courir après la durée pour retrouver ce qui, depuis toujours, est là : la beauté simple et sacrée de la nature, et l’invisible prana, (éther)qui fait battre nos cœurs.
KoSmOs
ALPA DU KOSMOS