Route du Rhum 2022 -  C’est reparti sous spi…
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Article N°27204

Route du Rhum 2022 - C’est reparti sous spi…

C’est une nouvelle course qui débute ce jeudi, alors que les spis sont de sortie et fleurissent sur le plan d’eau. Dans des vents beaucoup plus favorables, les skippers lâchent les écoutes et ouvrent les voiles. Ils ne cachent pas leur satisfaction de goûter enfin aux plaisirs de la glisse. Un peu de douceur méritée après une première semaine de course d’une exigence de tous les instants. À Punta Delgada sur l’île de Sao Miguel aux Açores, terre d’escale pour les solitaires qui ont connu ou connaissent des grosses galères, des re-départs cèdent la place à des arrivées annoncées, dont celles d’Alexander Donald (Conscious Planet) et d’Hervé Thomas (Bleu Blanc).



À Punta Delgada…

Pour les autres, ceux qui ont pu réparer et s’assurer que leur bateau est apte à repartir, la course a repris ses droits. Aujourd’hui, ce nouveau départ a lieu dans des conditions plus clémentes et plus maniables. Ceux qui ont laissé Ponta Delgada et les Açores dans leur sillage progressent à présent dans du Nord-Ouest d’une quinzaine de nœuds. Pour le leader Yoann Richomme (Paprec Arkéa), et ses plus proches poursuivants, c’est encore mieux, puisque le vent commence à prendre la couleur et la saveur de l’alizé. « On a récupéré l’alizé. Cela fait du bien d’envoyer le gennaker, puis le spi, » confirme Martin Le Pape. Le skipper Fondation Stargardt ne fait pas mystère de l’immense satisfaction qu’il ressent sur l’océan, qui montre enfin un visage beaucoup plus conciliant. « Le bateau est à plat, ça glisse tout seul. Franchement, c’est la délivrance, le match peut commencer, » poursuit celui qui dispute sa toute première transat en solitaire et pointe aujourd’hui en 9e position, à 125 milles de la tête de flotte.

Sur l'eau, les scows accélèrent

Aux avant-postes, la régate promet désormais de se poursuivre de plus belle sur le mode d’une course de vitesse entre nouveaux scows, ces bateaux à l’étrave arrondie, capables d'atteindre des hautes vitesses aux allures portantes. « Cette nuit, ça a tartiné. Le bateau est très stable à cette allure, » se réjouit Emmanuel Le Roch (Edenred). « Il est magique ! » Mais gare aux excès de vitesse et aux sorties de route comme le rappelle Luke Berry, le skipper de Lamotte-Module Création. « Il ne faut pas oublier que les voiles c’est comme les enfants : petites voiles petits problèmes, grandes voiles gros problèmes, » remarque celui qui, comme ses prédécesseurs, s'apprête à passer aujourd’hui sous la barre des 50% du parcours restant à parcourir en route théorique pour rallier Pointe-à-Pitre. Des propos auxquels l’expérience du jour de Corentin Douguet - qui a vu son grand spi passer à l’eau en raison de la défaillance d’un bloqueur -, fait largement écho. « Le grand spi, paf dans l’eau ! 200m2 de chalut à remonter, grosse bataille, » raconte le skipper de Queguiner-Innoveo qui s’efforce de s’accrocher dans la roue du chef de file, pointé à 14,5 nœuds de vitesse ce jeudi après-midi. Mais derrière, dans la meute, les chasseurs ne baissent pas la garde et les attaques promettent de fuser de toutes parts. Un peu plus au Nord où pointe Xavier Macaire (Groupe SNEF), fidèle aux avant-postes, comme dans son sillage immédiat. Notons que, cet après-midi, l’Italien Ambrogio Beccaria (Alla Grande-Pirelli), 4e, passe à l’offensive en empannant pour mettre un peu de Sud dans sa route. Soulignons aussi, la belle course de Kito de Pavant (HBF-Refores’Action), légèrement plus Sud. En bordure de la barrière de calmes anticycloniques, il tire, en 11e position, le meilleur du premier « nez pointu » de la flotte. Mais gageons que les prochains jours seront malheureusement plus difficiles pour résister à la fulgurance des carènes plus récentes, qui fortes de leurs belles rondeurs, accélèrent à la moindre risée bien orientée.

**À la Corogne… **

Pour ceux de l’arrière aussi, notamment ceux qui comptent parmi les partisans d’une route Sud, la course prend aussi une toute autre tournure. Stan Thuret (Everial) qui progresse à 175 milles dans le Nord-Ouest des Canaries plante le décor : « Je suis d’attaque pour attaquer le spi. Côté stratégie, je joue mon option. J’ai fait un choix il y a quelques jours et je préfère ne pas revenir en arrière. Dans quelques heures, je devrais commencer à bien glisser. Les autres seront plus rapides, mais la route est encore longue. Mais mon bateau est vraiment taillé pour le portant, c’est l’un des plus rapides à cette allure ; et j’espère me refaire un petit peu. » Pour tous, c’est le souffle de l’espoir de naviguer vers des jours meilleurs qui l’emporte ce jeudi. Un sentiment que Keni Piperol (Cap’tain Alternance) partagera bientôt. Le jeune Guadeloupéen, en escale technique pour réparer une voie d’eau, s’apprête à quitter les côtes espagnoles. La Corogne, c’est le port qu’ont rejoint depuis peu Amélie Grassi (La Boulangère Bio) et Aurélien Ducroz (Crosscall), tous deux victimes d’un démâtage le week-end dernier. Aujourd’hui, ils ont reçu le soutien de Mickael Mergui (Centrakor), lui-même en escale dans le port galicien, qui n’a pas hésité à venir à leur rencontre pour leur apporter du gasoil. Preuve que la solidarité entre marins solitaires reste une inoxydable valeur, sur les quais des ports et les routes jalonnant la grande traversée entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre…
 




Michel Lecomte

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