Quelles circonstances vous ont amenée à travailler sur ce projet ?
J'avais 2 ans quand la guerre civile a commencé et 17 ans lorsqu’elle a pris fin. L'un des évènements qui m’ont marquée, à 7 ou 8 ans, fut lorsque mon père a été arrêté à Beyrouth Ouest puis libéré trois jours plus tard, lors d'un échange de détenus. Après la fin de la guerre, j'ai découvert que mon père avait été chanceux. J'ai en effet rencontré différentes personnes dont les proches ont été emmenés de force et qui ne les ont jamais revus. Ils n’ont jamais cessé de les chercher. A la fin de mes études universitaires, avec un diplôme en photographie en poche, je savais que je voulais me concentrer sur la photographie documentaire sociale et raconter l'histoire de gens avec qui j'avais des liens. Mais la guerre civile était trop triste et c’était une phase que je voulais oublier. Nous avons perdu des voisins et des amis pendant les bombardements. Nous avons dormi souvent dans les escaliers du bâtiment ou nous vivions surtout pendant les deux dernières années du conflit. Le quartier où j'avais grandi a presque quotidiennement été pilonné... Nous ne sommes pas allés à l'école durant cette période. Nous avons fui le bruit des obus, lorsque nous étions dans la rue vide pour jouer et passer le temps....
(...)
Retrouvez l'intégralité de cette interview en accès libre sur GlobalGeoNews.com