Le vélo n’est plus seulement un loisir ou un outil de mobilité. Il devient un vrai moteur économique. La Société d’équipement de Touraine (Set) vient d’annoncer un plan de 2,2 millions d’euros pour conforter la filière vélo dans la zone du Menneton, avec un soutien public massif de 1,1 million d’euros issus du programme France 2030. L'objectif ? Créer un véritable hub où se mêlent ateliers de production, logistique vélo-cargo, services aux cyclistes et valorisation touristique.
Cette stratégie locale s’inscrit dans un contexte national où la filière du cycle pèse déjà plus de 3,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Mais la compétition est rude entre territoires, chacun misant sur un modèle spécifique pour s’imposer. Angers par exemple, a choisi l’axe touristique. En valorisant la Loire à Vélo et ses véloroutes, la ville attire des milliers de cyclotouristes chaque année et développe un écosystème d’hébergeurs, de loueurs et d’événements cyclo.
Nantes de son côté, mise sur les déplacements du quotidien. Avec ses « voies magistrales » et un schéma directeur ambitieux, la métropole investit massivement dans les infrastructures pour conforter la pratique quotidienne et soutenir un tissu d’acteurs urbains du cycle.
Quant à Grenoble, régulièrement classée capitale du vélo urbain, la ville combine forte part modale, soutien à l’innovation technique (VAE, logistique) et organisation d’événements qui renforcent son image de laboratoire des mobilités douces. Face à ces modèles, si la Touraine cherche sa place, Le Menneton veut pour sa part « se distinguer par une approche mixte en ancrant une filière industrielle et logistique et ce, tout en capitalisant sur le potentiel touristique des itinéraires ligériens. »
« Ces soutiens permettront de lancer dès 2025 la phase opérationnelle, avec pour ambition d’accompagner la montée en puissance d’une filière locale innovante, créatrice d’emplois et engagée dans l’économie circulaire. »
Les principaux bénéficiaires de ces financements ont été annoncés. La Set, coordonnateur du projet, percevra 835.702 € ; Cyfac International, fabricant de cadres haut de gamme, 180.855 € ; Veloop, acteur des solutions vélo innovantes, 56.214 € et Véloma, spécialisé dans la réparation et la mobilité du quotidien, 33.384 €.
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Si l’investissement est prometteur, la dépendance aux subventions reste bien un angle mort. Si Angers, Nantes et Grenoble peuvent compter sur des dynamiques privées déjà solides, la réussite du Menneton dépendra de la capacité des entreprises locales à s’approprier ce projet et à générer une rentabilité durable. Faute de quoi, la Touraine risque de rester dans le ventre mou du peloton.
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