Il y a des gens qui prennent le large en voilier, d’autres en montgolfière… Alexandra Husta, elle, a choisi le vélo. Pas pour aller vite, non, mais pour aller loin, vraiment loin — jusqu’à l’intérieur d’elle-même. Après deux ans de soins, deux ans à apprivoiser le silence des salles d’attente et les bruits sourds des machines qui font "bip", elle est partie. Un matin, elle a posé sa vie sur un porte-bagages et s’est lancée sur les routes d’Europe, toute seule, ou presque. Car son vélo, un vieux compagnon fidèle, baptisé Jeannette, ne l’a jamais quittée d’une roue.
Elle a traversé des plaines où l’on n’entend que le vent, croisé des chiens curieux, des fontaines fraîches et des inconnus pleins de chaleur. En trois ans , elle parcourt 23 000 kms sur sa Jeannette. Elle a écrit. Beaucoup. Des carnets froissés, tachés de pluie, pleins d’odeurs de café et de souvenirs qui tiennent chaud. Elle a aussi filmé, sans prétention, avec l’œil d’une rêveuse attentive. Ça a donné des livres, deux petits films, et surtout une histoire. La sienne.
Au Salon International du vélo, elle est venue. Elle a raconté. Pas pour faire pleurer, non. Pour faire sourire peut-être, réfléchir sûrement. Et pour dire que la vie, même cabossée, peut encore se vivre avec entrain. Une Goulainaise pas comme les autres. Une cycliste du cœur. Une aventurière du réel. Une belle rencontre imprévue comme nous les aimons.