Qui aurait pu croire que le docteur Guillaume Daudé, ayant sauvé des milliers de Hussards de l'amputation au cours des guerres Napoléonienne, serait aujourd'hui au secours de la fabrication du Luxe Français après l'épisode Covid ?
C'est en Belgique à Braine-le-Comte où l'entreprise a été délocalisée que s'affairent
des ouvriers qualifiés (dont le cahier des charges est précis et très exigent, nécessitant une extrême précision de l'ordre du micron) pour emboutir du feuillard laiton ou inox qui deviendra rivets, œillets, bouton-pression qui orneront des accessoires de luxe mais aussi des tenues militaires, et des tapis de sol automobile !
Fort de sa conviction et sans tergiversations, Karl Lemaire décide l'ouverture durant la période Covid d'un magasin- showroom Daudé à Paris au 49 rue des Vinaigriers dans le 10ème non loin de la célèbre Maison Poursin, qu'il sauva également en 2016.
Avec ce magasin-showroom, il compte asseoir sa position pour le maintien de la création à la française dans l'univers du luxe auprès des plus petites unités dans le très haut de gamme comme Pinel et Pinel, Berlutti, John Lobb... mais aussi auprès des jeunes créateurs/designers (Le Soulor, Fauvette, John K, la botte Guardiane...).
Daudé avec le Groupe AC-DIS, sera présent sur le salon Première Vision du 21 au 23 septembre 2021 qui se déroulera au parc des Expositions de Villepinte.
Au sujet de Daudé :
Comme sa « grande sœur » Maison Poursin, elle fait partie de l'histoire du luxe français et de l'équipement militaire mais aussi de tant d'autres secteurs du quotidien (automobile, médical, sécurité...).
L'histoire commence sur les champs de bataille en Russie au début du 19ème siècle quand Guillaume Daudé, chirurgien engagé dans les campagnes napoléoniennes voit périr plusieurs soldats en raison de gelures aux pieds, leurs membres inférieurs coincés dans leurs bottes durcies en raison du grand froid. C'est alors qu'il conçoit les œillets métalliques qui permettent d'enlever les chaussures avec facilité, favorisant la prévention de la gangrène et de l'amputation.
Cette invention marquera le début d'une grande histoire industrielle et de nombreux brevets seront déposés comme les pinces à ferrer les lacets ou des fournitures pour corsets. L'entreprise connait alors un important essor et devient l'un des principaux fournisseurs dans l'armement et dans l'univers du luxe. Gabrielle Chanel avait choisi à ses débuts l'œillet canapé 17C signé Daudé pour les anses en chaînes de ses sacs à main.
L'entreprise qui grandit s'installe rue du Temple à Paris à la place de l'hôtel Montholon. En 1868, G.Daudé fait breveté l'œillet-bouton ou bouton pression, véritable révolution dans l'industrie du vêtement. G.Daudé ne s'arrête pas là et continue à exploiter son invention, ainsi en 1888, il crée le rivet tubulaire, léger et très résistant, il est utilisé encore de nos jours dans le domaine de la tôlerie pour l'automobile et l'aviation.
L'entreprise grandira ayant jusqu'à 2000 salariés dans les années 80 et sera délocalisé en Belgique à Braine-le-Comte où elle est encore aujourd'hui.
Si Daudé Fabrication s'offre aujourd'hui une boutique en nom propre c'est grâce à un homme passionné, Karl Lemaire, autodidacte et fervent défenseur de la manufacture française, à la tête du Groupe AC-DIS (société de négoce en accessoires métalliques) qu'il a fondé en 1994.
Il s'est engagé depuis 2002, dans le cadre de son activité axée sur l'accessoire métallique, dans le sauvetage de manufactures françaises.
Il sauve en 2002, L'Atelier Montlouis puis Unifast Daudé en 2012, l'entreprise est alors basée en Belgique et appartient depuis 15 ans à une multinational américaine d'accessoires métalliques. En 2016, il réitère et sauve in extremis la prestigieuse Maison Poursin, bouclerie parisienne reconnue depuis plus de 180 ans dans la production de pièces en laiton pour l'attelage, le harnachement et la maroquinerie de luxe. Début 2020, Karl vol au secours d'Eurofac Industries, spécialisée dans la fabrication d'accessoires métalliques de haute qualité en laiton matricé et usiné depuis 1929.