La Solitaire URGO Le Figaro: Communiqué 03 septembre 2018 - 17h41  Aiguillage à l’entrée du golfe de Gascogne. @LaSolitaire2018 @Smartrezo @Tvlocale
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| Michel Lecomte - Journaliste | Voile | URGO-LE FIGARO 2018  Vu 107786 fois
Article N°21180

La Solitaire URGO Le Figaro: Communiqué 03 septembre 2018 - 17h41 Aiguillage à l’entrée du golfe de Gascogne. @LaSolitaire2018 @Smartrezo @Tvlocale

Après une nuit blanche à bagarrer entre vents erratiques, cailloux et paquets d’algues, voici revenu le soleil et un bon médium qui fait renouer avec les vitesses à deux chiffres. Cap maintenant sur l’Espagne et la Ria de Muros Noia où sera jugée l’arrivée de cette deuxième étape. Il reste près de 400 milles à courir dans un vent qui va se renforcer toute la journée et demain. Grand animateur de la course jusqu’à ce midi, Gildas Mahé (Breizh Cola) a cédé sa première place à Anthony Marchand (Groupe Royer- Secours Populaire), décidément très en forme. La flotte s’est étirée (12 milles séparent les leaders des derniers…) et scindée en deux en mer d'Iroise. Atterrissage prévu au cap Finisterre mardi soir.

En voile, la métaphore culinaire a parfois du bon. C’est ainsi qu’à Saint Brieuc, les skippers décrivaient à l’envi leur menu en trois temps : Les côtes bretonnes en hors d’oeuvre, le golfe de Gascogne comme plat de résistance et le cap Finisterre pour le dessert. Et si la météo avait inversé les plats ? En tête à la pointe de Bretagne, Gildas Mahé a été le premier à se rassasier du courant descendant ce matin pour se faire « catapulter » selon son expression vers le golfe de Gascogne. En tête depuis Bréhat, il témoignait encore d’un gros appétit ce matin à la vacation : « Je n’ai pas dormi de la nuit, j’ai fait les bons choix et j’ai la vitesse ». A 13 heures, le brestois qui avait été contraint d’abandonner la première étape pointait 2 milles devant Anthony Marchand.




Nuit blanche Pour en arriver là, il avait fallu cravacher toute la nuit dans un vent très faible, de forts courants et des algues en pagaille. Après le passage de l’île de Batz, les traces des Figaros flirtaient plus que de raison avec les cailloux. Corentin Douguet nous apprenait ce matin qu’il avait touché un caillou, sans conséquence heureusement, et Anthony Marchand racontait sa belle frayeur devant Brignogan : « J’avais mis l’alarme sur 20 minutes et le bateau a accéléré pendant ma sieste. Je me suis réveillé à quelques mètres des cailloux, j’ai loffé en grand. Je les voyais à la frontale, je ne sais pas encore comment je m’en suis sorti…»

Elle était rude cette première nuit, sélective aussi et voir des concurrents comme Frédéric Duthil (Technique Voile) ou Ronan Treussart (Les Perles de Saint Barth) coincés aux alentours de la 30ème place en dit long sur le caractère aléatoire de la progression. Charlie Dalin ne disait pas autre chose à 14 h : « Toute la partie dans les cailloux, j’ai eu un souci de vitesse, j’ai eu l’impression d’avoir des algues tout le temps, soit dans la quille, soit dans les safrans, j’en ai retrouvé dans l’arbre d’hélice que j’ai réussi à enlever. Je n’étais pas très véloce et cette période n’était pas évidente pour les nerfs »

Au petit matin, les concurrents déjà bien en retard - 4 milles séparaient le premier du quinzième - n’hésitaient pas à plonger encore plus dans ce jardin de pierres que forme la pointe de Bretagne pour un ballet d’empannages indécis. Avec la renverse, le Chenal du Four tendait les bras à ce groupe emmené par Anthony Marchand dans lequel on retrouvait à l’affût Charlie Dalin (Skipper Macif 2015), Alan Roberts (Seact Services), Sébastien Simon (Bretagne CMB Performances) et Xavier Macaire (Groupe SNEF) fermant la marche. A l’Ouest, Gildas Mahé était parti depuis longtemps vers le Fromveur, passage au plus proche d’Ouessant où le courant est réputé le plus puissant. Le Brestois était suivi par Erwan Tabarly (Armor Lux), Alexis Loison (Custo Pol) et l’étonnant Hugh Brayshaw (Kamat), bien dans le match depuis Saint Brieuc.


 



Aiguillage en mer d’Iroise Pendant plus de deux heures, c’est Pierre Leboucher qui prenait les commandes de la course en distance au but. Le skipper de Guyot Environnement très à l’aise sous spi dans les petits airs avouait « ne pas bien connaître ces passages en mer d’Iroise. J’ai du mal à avoir une stratégie définitive alors je reste au contact de la flotte ! ». Ce n’est pas le cas d’Anthony Marchand qui lui brûlait la politesse au passage du Béniguet dans l’ouest de Molène, obliquant adroitement pour rejoindre la route directe vers l’Espagne.

Chez les bizuths, l’aiguillage fonctionnait de la même manière : Leader ce matin, Thomas Dolan (Smurfit Kappa) parti au large, abandonnait sa place de leader à Thomas Cardrin (Team Vendée Formation), tenant d’une belle 13ème place au général.

Avec le soleil revenu sur la flotte et un vent bien établi à 18 noeuds, les Figaros accéléraient franchement en début d’après-midi. Pour Erwan Tabarly, « c’est le moment de s’alimenter et de dormir un peu » C’est aussi l’heure des comptes : Au pointage de 17 h, Anthony Marchand confirmait son leadership sur la flotte. Le vent ayant repris de la droite, l’angle de descente du groupe à terre s’est avéré meilleur que pour Gildas Mahé, rétrogradé à ma 6 place. Les écarts en tête restent faibles et toute la flotte cavale à plus de 11 nœuds droit vers le but. Fin de l’acte I de cette deuxième étape, place au large, place au golfe.


Paroles de skippers : 





Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) :
« J’ai pris un mauvais départ à  cause d’un concurrent face au vent sur la ligne, après, j’ai fait une  remontée rapide, notamment au portant, j’ai réussi à faire l’intérieur de  pas mal de bateaux, ma sortie de Saint-Brieuc a plutôt été pleine de  succès, parce que je suis neuvième en sortie de côtier et j’arrive  deuxième là-haut. Je ne voulais pas aller trop loin en bâbord et j’ai  fait un petit recalage, je me disais que le vent allait revenir comme  sur les fichiers, et c’est grâce à ça, que Seb (Simon), Martin (le  Pape), quelques autres bateaux et moi, on a pu s’en sortir. Après, une  nuit sous spi avec du bien et du moins bien. Au début, j’étais un peu  lent, après, j’ai eu une bonne phase, ensuite, de nouveau une phase moins  bien au petit matin. Gildas (Mahé) a réussi à partir avec une petite  risée, Antho (Marchand) était aussi un petit peu devant et moi derrière,  mais on a quand même réussi à faire un peu le break avec ceux de  derrière avant la zone du côté de l’île de Batz. Après, toute la partie  dans les cailloux, j’ai eu un souci de vitesse, j’ai eu l’impression  d’avoir des algues tout le temps, soit dans la quille, soit dans le  safran, j’en ai retrouvé dans l’arbre d’hélice que j’ai réussi à  enlever. Je n’étais pas très véloce et cette période n’était pas  évidente pour les nerfs, mais, avec le vent, j’ai l’impression que la  vitesse est revenue. On glisse dans le Chenal du Four, on a déjà 18  noeuds de vent et ça ne va faire qu’augmenter. Je vais essayer de me  reposer parce que je n’ai pas dormi la dernière nuit, on a un créneau  avant le début des empannages. On va avoir un long tribord jusqu’ à  demain fin de nuit, après, ça va commencer à jiber et se positionner  pour le Cap Finisterre. Je pense que demain et la nuit de mardi à  mercredi, je ne vais pas dormir beaucoup, parce qu’il va y avoir  beaucoup de vent, je pense que je vais passer pas mal de temps à la  barre ».

 









Pierre Leboucher (Guyot Environnement) :
« Je prends un départ correct,  après, je me fais enfermer sur la bouée de dégagement. Je suis content  de mon option, parce que ce n’était pas simple cette nuit, j’ai fait  deux coups à l’endroit. Après, tout ce matin, c’était vraiment super  sympa avec le décor, c’était magique. Là, j’ai Antho (Marchand) juste à  150 mètres par mon travers, Charlie (Dalin) derrière à 200 mètres et on  commence à avoir un peu d’air, 17 noeuds, ça commence à glisser et on  attend de faire des surfs, ça va commencer à mouiller. Je vais profiter  de passer tous les cailloux d’Ouessant pour me reposer, parce qu’on n’a  pas pu trop dormir avant entre le vent qui tournait dans tous les sens,  les algues et les cailloux, c’était vraiment intense ».

 














Pierre-Louis Atwell (Laboratoires Mayoly Spindler-MSD France)
: « Le  côtier a été compliqué au début, je me suis bien refait après dans la  molle en remontant sous spi après la Jument des Héaux, c’était sympa, mais  la nuit a été un peu éprouvante dans les cailloux, la flotte était  vraiment compacte et il fallait être bien sur le qui-vive au niveau des  réglages et des trajectoires. J’ai fait une petite erreur de stratégie  qui m’a coûté cher, puisque je suis à l’arrière de la flotte. On  commence à recoller au paquet tout doucement, j’ai récupéré Joan  (Mulloy). Je suis un peu déçu de mon erreur, parce que j’étais plutôt  bien placé, mais il reste un bon bout de chemin à faire. Là, c’est  plutôt cool, j’ai 13 noeuds de vent réel, on est à 7 noeuds, l’objectif  est de passer rapidement le Fromveur pour profiter du courant  et essayer ensuite d’être vite sur la route du golfe de Gascogne. J’ai  réussi à dormir 20 minutes, c’est tout, c’est pour ça que je suis  content quand je serai sorti des cailloux, une fois qu’on sera au  portant, j’espère que le vent va monter, parce que c’est plus facile de  dormir quand le vente st
moins sensible aux réglages ».



 






Erwan Tabarly (Armor Lux) :
« On a une quinzaine de noeuds de vent, on  est sous spi, je viens de quitter un peu la côte bretonne, un peu plus  au large, après avoir fait pas mal d’empannages toute la matinée, je  suis plus sur un long bord maintenant. Le début de course n’était pas  évident dans pas beaucoup de vent, des empannages, des options à  prendre, pour moi, ce n’était pas extra, mais ce matin, j’ai réussi à me  refaire un peu, je suis plutôt content de mon début de matinée. Au  large, on va plus pouvoir se reposer et manger, ça va être un long bord  de spi, avec quelques empannages, il va falloir faire avancer le bateau  le plus vite possible. Quand il y a un peu de vent, c’est mieux de  barrer, parce qu’on peut prendre les vagues en surf, mais au début, s’il  y a 15 noeuds, le pilote barre très bien et il faudra en profiter pour se  reposer ».


Michel Lecomte

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