Rappelez-vous, "Les Chasseurs" des Inconnus, ce sketch mythique qui a marqué des générations et qui nous rappelle qu'il existe une philosophie bien particulière de la discipline.
Ce qui compte, c’est de bien différencier le bon chasseur (celui qui voit un truc bouger et… tire) du mauvais chasseur (celui qui voit un truc bouger et… tire, mais pas pareil). Nuance fondamentale, évidemment. Sur l’eau, chaque skipper du Vendée Globe est à la fois chasseur et chassé. Lorsqu’il est devant, il avance avec une cible imaginaire dans le dos, traquant le vent et les milles avec une intensité acharnée. Quand il est derrière, affamé, il avance avec la rage tranquille de ceux qui ont tout à gagner et le temps de croire en leurs chances. Mais l’océan a ses propres règles, ou plutôt son absence de règles. Il joue avec les nerfs, distribue des risées et des accalmies sans distinction. Un moment, tout semble acquis, l’instant d’après, tout s’effondre. Et ainsi va cette danse, où chaque marin sait qu’il n’est jamais qu’à un grain ou une option douteuse de voir son rôle basculer. En fin de compte, tous naviguent au même rythme : celui de l’océan, maître du jeu et grand farceur.
[@VendéeGlobe]