Le Lignage, cépage disparu a été replanté en Loir-et-Cher par l’association Agir pour les cépages rares en Centre-Val de Loire et l’association vigneronne des cépages rares du Berry et de la Sologne.
Totalement disparu, on retrouve trace de ce cépage ancien dans les écrits du XVe siècle et les ouvrages ampélographiques. Il figure parmi les cépages généralement décrit comme le vignoble réputé de la Côte des Grouëts dans la région de Blois. Il est définit comme un vin rouge fin, délicat, peu coloré et réputé dans son époque.
Ce projet de relance du Lignage a été impulsé par un domaine viticole du Loir-et-Cher, la famille Puzelat qui a toujours eu la volonté de replanter des cépages historiques du domaine du Clos du Tue Bœuf. « Nous avons voulu relancer ce cépage parce que c’était un projet familial de mon père non aboutit et que nous pensions en avoir quelques pieds sur le domaine » précise Thierry Puzelat. Une réintroduction pas si simple puisque la seule souche de ce cépage, conservée au Centre de ressources biologiques de l’Inra de Vassal-Montpellier, a été virosée en 2018. Après quatre années de travail pour assainir cette souche, la plantation des premiers pieds a pu avoir lieu le 4 avril dernier.
« L’idée est d’en faire un mono cépage, tout au moins dans un premier temps, afin de juger de ses qualités intrinsèques. »
Le Limagne avait la réputation d’un cépage fin, souvent associé au Pinot Noir. Il semble que sa disparition soit plus liée à sa faible production (comme beaucoup d’autres) plutôt qu’à ses qualités gustatives. Révélant des notes florales et fruitées, les vins devraient être à l’acidité élevée avec un faible degré d’alcool. En plus de l’intention historique et de l’intérêt gustatif, l’enjeu reste la biodiversité servit par le patrimoine du terroir local.
En effet, cette plantation expérimentale porté par l’Union pour les Ressources Génétiques du Centre-Val de Loire (URGC) a pour objectif l’inscription au catalogue officiel afin de permettre aux vignerons de s’approprier à nouveau ce cépage. Pour François Bonhomme, président de l’URGC. « Le lignage a un intérêt historique et hédoniste. Cette parcelle expérimentale est une représentation de la biodiversité viticole du territoire, elle répond aux enjeux sociétaux et environnementaux actuels et futurs. »
Antérieurement, le Lignage semble avoir souffert de l’humidité et nécessiter de la chaleur et de l’ensoleillement. Un cépage potentiellement très indiqué dans l’aire de réchauffement climatique actuelle du Val de Loire.
Sophie MANUEL