Il y a des pratiques qui devraient disparaître du paysage routier français. Parmi elles, le fameux « gravillonnage » pratiqué par le département de Loire-Atlantique. Chaque été, des tonnes de gravier sont déversées sur le bitume au nom de l’entretien des routes. Résultat : un enfer pour les cyclistes.
Car soyons clairs : ce n’est pas un simple désagrément. Non, c’est purement dangereux. Les pneus glissent, les trajectoires se dérobent, et les chutes s’enchaînent. Combien de clavicule brisée, combien de peau laissée sur ces rubans transformés en patinoire ? Si les automobilistes râlent contre les projections, les cyclistes, eux, payent le prix fort, parfois au sens propre.
« J’ai chuté à 25 km/h dans une descente où du gravier avait été répandu . Résultat : épaule démise et vélo ruiné. Et tout ça parce que la chaussée n’a pas été balayée... », témoigne Marc, cyclotouriste.
On parle sans cesse de « sécurité des usagers vulnérables », on vante les mérites du vélo comme solution de mobilité douce et durable, mais dans la réalité, le département jette du gravier sur nos routes comme on déposerait des déchets sur un chemin. C’est une politique d’entretien pensée pour les budgets, mais certainement pas pour les usagers de la route.
Et le plus révoltant, c’est que d’autres territoires ont déjà trouvé des alternatives plus respectueuses. Des enrobés à froid, des solutions plus pérennes, moins accidentogènes. Mais en Loire-Atlantique, on persiste et on signe ! Comme si la vie d’un cycliste valait moins qu’un marché public.
Alors oui, ce coup de gueule est nécessaire. Parce que rouler à vélo n’est pas un caprice, c’est simplement un droit. Et ce droit, aujourd’hui, est piétiné par une gestion routière qui transforme les chaussées en pièges. D'en finir une bonne fois pour toute avec les bricolages budgétaires. Si le vélo doit vraiment devenir un pilier des mobilités durables alors, il mérite un bitume digne de ce nom. Et surtout, un département qui ne confonde pas entretien des routes et mise en danger de ses usagers.
Pour 2025, le département consacre 10 millions d’euros à l’entretien des routes départementales. Cela couvre un linéaire de 101 km, pour environ 600 000 m² de revêtement.
Dans ce même programme, 7,4 millions € sont destinés à une intervention sur ~110 km (réseau structurant + revêtements) via les entreprises, et un complément (enduits superficiels) est sous-traité ou réalisé en interne pour presque 594 000 m² de surface.
L’objectif officiel est atteindre 80 % de routes en bon ou moyen état. On est encore loin. Le rythme des travaux et les choix techniques paraissent insuffisants pour répondre à la gravité des accidents.