Après des années d’euphorie nourries par les plans vélo et la vague post-Covid, le marché du cycle français marque le pas. En 2025, les signaux sont clairs : le prix devient un frein majeur à l’achat. Selon les acteurs de la distribution, les ventes de vélos neufs reculent de 10 à 15 % sur certains segments, notamment dans l’entrée et le milieu de gamme.
Les raisons ? Inflation persistante, hausse des coûts logistiques et énergétiques, mais aussi fin progressive des aides locales à l’achat de vélos à assistance électriques. Résultat : le ticket moyen dépasse souvent les 2 000 euros pour un VAE, un seuil difficilement franchissable pour de nombreux ménages.
En remettant en état d’anciennes montures, en transmettant le goût du “faire soi-même”, des lieux cultivent un esprit de solidarité et prolongent la vie des deux-roues.
Mais le secteur ne s’effondre pas pour autant. Il se transforme. En marge du neuf, la réparation et le reconditionnement explosent. Les ateliers associatifs ou coopératifs, soutenus par les collectivités et les réseaux comme L’Heureux Cyclage, enregistrent une affluence record. On y vient pour remettre un vieux vélo en état, prolonger la durée de vie d’une monture, ou simplement apprendre à entretenir son matériel.
Cette dynamique, loin d’être anecdotique, structure désormais une véritable économie du cycle circulaire. Elle soutient l’emploi local, réduit les importations et favorise la résilience des territoires. Et certains acteurs privés l’ont bien compris. Les enseignes de la grande distribution comme les loueurs longue durée investissent à leur tour dans le service après-vente et le reconditionné.
En parallèle, le marché de l’occasion gagne de plus en plus en crédibilité, dopé par des plateformes certifiées et par la garantie de traçabilité. La location et l’abonnement séduisent aussi les urbains, soucieux de maîtriser leur budget tout en restant mobiles.
Pour l’économie du vélo, la période actuelle agit donc comme un révélateur. Moins de volume, mais plus de valeur ajoutée locale. Le vélo n’est plus seulement un produit, c’est un écosystème où les ateliers de réparation en sont désormais le cœur battant. Pour preuve, les initiatives de reconversion qui commencent à fleurir aux quatre coins de la France.
Une nouvelle plateforme de prise de rendez-vous dédiée à la réparation et à l’entretien vélo vient de voir le jour. Inspirée du modèle succès de Doctolib, elle entend digitaliser l’entretien des deux-roues, faire gagner du temps aux cyclistes urbains ou randonneurs, et répondre à l’appétit croissant pour les services « réparation vélo », « entretien VAE » et « plateforme vélo ».
L'initiative est portée par des acteurs spécialisés dans le vélo et la réparation. Par exemple, Jungle Bike s’est donné pour ambition de devenir ce « Doctolib du vélo ». Cette initiative montrent qu’un écosystème numérique vélo est en train de se construire, avec des bases solides en France. Et çà, c'est cool !
Moralité ? Et si la sobriété devenait la nouvelle boussole du cycliste ? Moins d’achat impulsif, plus de soin, de partage et de transmission. Un vent de bon sens souffle sur la petite reine : celui du vélo qui dure.