Il y a quelques décennies, l’engagement des artistes dans le débat politique passait d’abord par la leurs œuvres. Après 1945, certains pouvaient même s’opposer idéologiquement sans que cela n’empêche une amitié sincère comme celle entre Lino Ventura et Georges Brassens. Et si caricaturistes et chansonniers égratignaient les politiciens, ils ne se transformaient pas en tribuns politiques, surtout avec une télévision et une radio sous contrôle de l’État ! Quant aux artistes dits engagés, ils défendaient une cause, parfois même politique, en s’impliquant pleinement. Joséphine Baker s’est investie dans la LICA (ancêtre de la LICRA) et Simone Signoret et Yves Montand jouaient dans des films correspondant à leur idéal communiste. Les prises de positions de circonstances existaient aussi tel Michel Sardou dénonçant en 1967 l’anti-américanisme gaullien et communiste dans sa chanson Les ricains qui fut censurée, ou les cinéastes de la Nouvelle-vague dont la véritable revendication politique se manifesta dans l’obtention de l’annulation du festival de Cannes en mai 1968 par solidarité avec les étudiants, leurs premiers spectateurs. Néanmoins, tous ces engagements ne visaient pas à diviser les Français.
Mai 68 ne coïncide cependant pas encore à l’intervention massive des artistes dans une expression publique de leurs idées politiques et de Gaulle peut compter sur le soutien de stars mondiales comme Alain Delon ou Brigitte Bardot. (...)
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