LE POINT SUR LA COURSE
Comment avez-vous vécu le grand départ et les « au revoir » sur le ponton ?
Tiphaine : " C’était plus émouvant que je ne l’aurais pensé. Les premières courses, c’était nous qui étions émus. Là, on sentait que l’émotion était davantage dans nos familles. Tout le monde était là et puis c’est la première fois, aussi, que je voyais de l’inquiétude dans leurs yeux.
Pier-Paolo : " C’était vraiment très fort. Tôt le matin, il n’y avait personne quand je suis arrivé et progressivement ça s’est rempli. Il y avait nos familles, nos partenaires... C’est la première fois qu’on disait « au revoir » et qu’on partait pour aussi longtemps.
Dans la foulée, vous avez fait un super départ !
Pier-Paolo : " Oui c’était vraiment sympa, c’est un peu notre spécialité donc on avait envie d’être au rendez-vous ! Après, le parcours côtier a été complexe avec beaucoup de manœuvres. Il fallait avoir de l’expérience pour tenir le coup, ne pas perdre trop d’énergie et faire le moins d’erreurs possible.
La suite aussi a été dure…
Pier-Paolo : " Oui, après le parcours dans la baie, on est parti sous spi un peu loffé et au moment de renvoyer le foc, on a vu qu’il y avait un gros trou, un rond de 35 à 40 centimètres. Ça ne nous a pas démoralisés mais on avait une voile de moins et on était un peu moins rapide que les autres. On a affalé le foc, on l’a réparé, on a mis deux gros patchs dessus et ça tient. C’était un peu gênant parce qu’on ne voulait pas se faire décrocher.
Vous avez pourtant réussi à tenir le rythme ?
Tiphaine : " Au début, on a un peu perdu le train de devant. La première nuit n’a pas été très cool. Il a fallu réparer et moi j’ai eu un peu le mal de mer. Mais on a tenté une option un peu plus Ouest pour passer la molle au niveau du Cap Finisterre. Et pour l’instant, on n’a rien perdu sur ceux de devant, notamment ceux qui sont plus à l’Est. L’option a l’air de marcher, on est plutôt confiants !
Est-ce que vous avez pris du plaisir depuis le début ?
Pier-Paolo : " Ce n’était pas facile au début mais là, depuis le lever du jour, on ne fait que se marrer ! Je crois qu’avec la fatigue, tout devient un peu drôle et on se fait rire. Il y a le soleil, la mer qui devient bleue, les dauphins autour du bateau… On prend un plaisir incroyable !
Tiphaine : " Et puis la houle est longue et régulière, il y a de belles vagues… On sent qu’on est au large et qu’on progresse dans l’océan ! "
LES PETITES NOUVELLES DU BORD
La course a débuté avec intensité, et ça s’est vu au cœur de la flotte. Cindy Brin et Thomas André (Cap St Barth) se sont amarinés après avoir été malades la première nuit. De son côté, Anaëlle Pattusch (Humains en action) a été touchée à la cheville, ce qui l’a obligée à se ménager. Victor Le Pape (Région Bretagne - CMB Espoir) a, quant à lui, dû plonger pour enlever un filet de pêche sous la quille. « Il nous a embêtés une bonne partie de la journée », explique Victor.
Côté « plaisirs » du bord, Davy Beaudart et Julia Simon (Hellowork), Maël Garnier et Catherine Hunt (Selencia - Cerfrance), ou encore Thomas de Dinechin et Aglaé Ribon (Almond for Pure Ocean) ont tous pris le temps d’immortaliser le lever du soleil. Certains ne sont pas vraiment seuls en mer : des concurrents naviguent à vue, à l’instar de Hellowork et de Selencia - Cerfrance, alors qu’Adrien Simon et Chloé Le Bars (FAUN), eux, sont passés tout près d’un cargo.
Dans la journée, beaucoup ont pris le temps de bien se restaurer : Laure Galley et Kevin Bloch (DMG MORI Academy) ont commencé la journée avec des toasts et des œufs brouillés ; Thomas de Dinechin (Almond for Pure Ocean) a préparé un risotto, alors que Julia Simon (Hellowork) a ouvert une boîte d’œufs en chocolat…