Situation environnementale des anciens sites miniers et recommandations sanitaires dans la vallée de l’Orbiel

Comme il l’a annoncé dès son arrivée dans l’Aude, le préfet Jean-Marc Sabathé a réuni la Commission Locale d’Information de la vallée de l’Orbiel le 31 mars 2016 afin notamment de lui présenter les conclusions des études hydrogéologiques approfondies menées depuis 2 ans par le BRGM sur les communes de Salsigne, Mas Cabardès, Fournes Cabardès, Limousis, les Ilhes, Sallèles Cabardès, Villalier, Villanière, Villardonnel, Lastours et Conques sur Orbiel.

Ce secteur, qui a accueilli des activités de traitement du minerai aurifère, a été réhabilité pour partie par l’ADEME pour le compte de l’État à compter de 2004. Les anciennes activités ont cependant un impact environnemental résiduel qui se traduit notamment par une augmentation de la concentration en arsenic dans la rivière Orbiel : à l’aval du site cette concentration varie ainsi généralement de 20 à 80 µg/l selon la période de l’année.

Les études hydrogéologiques du secteur ont permis d’identifier deux sources potentielles de contamination : des résidus de traitement et du minerai présents dans le sol au pied du stockage de Montredon (de l’ordre de 1 300 m³) et un défaut de confinement dans le flanc est de ce même stockage.

Différentes solutions technico économiques sont actuellement à l’étude et seront présentées à comité national d’ici la fin de l’année afin d’obtenir une validation technique et un engagement financier. Le Préfet de l’Aude a expressément demandé cet été à la ministre de l’environnement d’engager les crédits pour pouvoir réaliser au plus vite ces travaux.

Pour le dépôt de Montredon la première étape consistera à réaliser courant 2017 des travaux de confortement du flanc ouest afin d’en améliorer la stabilité et de pouvoir ensuite réaliser les travaux de reprise d’étanchéité qui seraient validés.

Le BRGM poursuit par ailleurs la gestion du site et son suivi environnemental pour le compte de l’État.
Sur le plan de la protection sanitaire des populations, il convient de rappeler que les études réalisées par le passé  ont montré une légère surexposition de résidents de certaines communes de la vallée de l’Orbiel à l'arsenic à relier notamment avec leurs habitudes alimentaires.
Même s'il n'a pu être prouvé que cette surexposition entraînait un risque direct pour la santé des personnes concernées, il convient, à titre de précaution, dans la mesure où, l’arsenic est un toxique et qu’il n’a donc pas à être consommé, de rappeler aux habitants des communes de Salsigne, Villalier, Villanière, Villardonnel , Lastours et Conques sur Orbiel, les plus impactées par la pollution passée de l’ancien site minier et industriel de la vallée de l’Orbiel, certaines recommandations générales déjà édictées par le passé.

En particulier, les personnes disposant dans ces communes de jardins potagers ayant été inondés ou arrosés régulièrement avec l’eau de l’Orbiel et de ses affluents, devront limiter leur consommation de légumes produits sur ces parcelles : notamment les légumes tiges –poireaux- et feuilles – salades, choux, épinards- qui ont la plus grande capacité à concentrer les métaux contenus dans les sols ; une alimentation d’origine diversifiée sera à privilégier.
En effet, si le Préfet a pris acte de l’arrêt du Tribunal Administratif de Montpellier du xx août 2016, contre lequel il n’a pas fait appel, il relève que si l’interdiction de commercialisation des légumes a été jugée excessive par le tribunal, il ne remet nullement en cause le principe général de précaution qui s’impose au représentant de l’État, au titre de la protection des populations.

Le Préfet, avec tous les services de l’État, notamment l’ARS, la DDTM et la DREAL, maintient donc les recommandations adressées à la population.


A cela s’ajoutent bien évidemment des consignes d’hygiène générale comme la nécessité :
- de laver les sols des maisons régulièrement pour limiter la dissémination des poussières,
- d’effectuer un lavage soigneux des mains après avoir joué ou travaillé en extérieur,
- de ne pas consommer l’eau des puits privée car l’eau n’étant pas contrôlée elle est par définition non potable et ne doit donc pas être utilisée pour l’alimentation humaine.

Il convient également de souligner que l’extrême variabilité des teneurs en arsenic dans le sol (liée à plusieurs facteurs comme l’acidité du sol, les remaniements effectués, le type d'utilisation ou de végétaux produits) ne permet pas la réalisation d’une cartographie précise de la contamination des sols à l’échelle des parcelles de chaque commune concernée.

Il n’est donc pas possible de donner une suite favorable aux propriétaires réclamant une étude parcellaire.
À titre d’exemple, sur une parcelle de très petite surface, on peut trouver une seule plante porteuse d’arsenic et absolument aucune trace tout autour,
Dès lors, des études plus fines seraient non seulement coûteuses pour la collectivité, mais surtout totalement inutiles et inutilisables par les particuliers,
À la différence d’autres métaux lourds ou minéraux, l’arsenic peut se fixer ou non avec une extrême variabilité. On peut en trouver en quantité excessive sur un seul centimètre carré, et ne pas en trouver du tout dans les surfaces environnantes.

En outre, dans les communes sur lesquelles des anomalies environnementales ont été trouvées dans les sols (Salsigne, Limousis, Villalier, Villanière, Villardonnel , Lastours, Conques sur Orbiel, Mas Cabardès, Fournes Cabardès, Les Ilhes et Sallèles Cabardès), les personnes désirant acheter des terrains constructibles ou des maisons d’habitation, devront être informées du possible enrichissement des sols en arsenic, et se verront préciser les recommandations rappelées ci-dessus.

 

P/O Préfet de l'Aude