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| Brest Atlantiques | Voile | BREST ATLANTIQUES 2019  Vu 86809 fois
Article N°23475

''Brest-Atlantiques-2019 '' Troisième traversée stratégique @Batlantiques @GitanaTeam @trimaranMACIF @Sodebo_Voile @TeamActualeader #Smartrezo

Au lendemain de l’abandon de Sodebo Ultim 3, la flotte des trois trimarans encore en course sur « Brest Atlantiques » entame une troisième traversée de l’Atlantique, cette fois entre les côtes namibiennes et le Brésil, pour contourner par le nord l’anticyclone de Sainte-Hélène. Un tronçon non dénué de stratégie, avec des routes à choisir et des empannages à caler dans un alizé instable.

La flotte de « Brest Atlantiques » en a terminé ce samedi avec sa route le long des côtes africaines. Les trois trimarans ont mis le cap à l’ouest pour contourner, par le nord, l’anticyclone de Sainte-Hélène qui s’étale sur quasiment toute la largeur de l’Atlantique Sud entre Rio et Le Cap. Ils pourront ainsi récupérer un alizé de sud-est afin de progresser vers l’équateur et le Pot-au-noir.

Un alizé pas très établi, comme l’a confirmé Franck Cammas, à bord du leader, le Maxi Edmond de Rothschild, dans une vidéo envoyée par le media man Yann Riou : « C’est impressionnant comment c’est instable ». L’Aixois venait au passage d’apprendre l’abandon de Thomas Coville et Jean-Luc Nélias, commentant : « C’est sans doute la bonne décision pour eux, c’est la première course du bateau, ce n’est pas simple, bon courage à eux. Ce n’est jamais une bonne nouvelle et jamais des bons moments pour une équipe de ramener le bateau hors course, ça ne doit pas être de gaieté ce cœur qu’ils le font. »


Photo : Jérémie Eloy/Macif
Pour Franck Cammas et Charles Caudrelier, cette troisième traversée de l’Atlantique depuis le départ de Brest le 5 novembre n’est pas simple non plus, comme en témoignent les deux empannages qu’ils ont calés à la mi-journée de samedi, sans doute pour ne pas se brûler les ailes trop près de l’anticyclone. Et elle n’est pas moins compliquée pour leurs poursuivants, pointés à un peu pus de 300 milles, qui ont à prendre une décision stratégique dans les heures qui viennent.

Celle-ci est résumée par Yves Le Blevec, qui, avec Alex Pella sur Actual Leader, a repris la deuxième place au trimaran MACIF (François Gabart/Gwénolé Gahinet), moins rapide de 3 nœuds entre les classements de 12h et de 16h : « D’un côté, on a une route plus sud, qui impose de faire du près dans un front, elle est un peu compliquée avec une mer croisée, mais globalement plus rapide, de l’autre deux routes nord assez rapides mais avec une zone où il n’y a pas beaucoup de vent, il faudra décider d’aller à droite ou à gauche dans quelques heures. »

Visiblement, le skipper de La Trinité-sur-Mer a choisi, puisqu’il ajoute : « Je ne pense pas qu’on prenne l’option dure, parce que notre objectif principal depuis le premier jour de la course et jusqu’au dernier est de terminer avec un bateau en bon état. Donc si on peut éviter d’avoir des conditions compliquées qui nous imposent de maltraiter le bateau, ce qu’on a déjà suffisamment fait et ce qu’on fera probablement dans l’hémisphère Nord, on l’évite, même si ça doit nous coûter en théorique quelques heures de plus. » On devrait y voir plus clair dimanche matin…

 


Yves Le Blevec : "J'aurais préféré mille fois stresser..."
Photo : Ronan Gladu/Actual Leader

Voici le mot envoyé ce samedi par Yves Le Blevec, skipper d'Actual Leader, à Thomas Coville et Jean-Luc Nélias après leur abandon.

"La nouvelle que nous redoutions tous est tombée hier soir, Thomas et Jean-Luc doivent se résoudre à abandonner la course. Je sais à quel point la prise d'une telle décision est dure. Savoir mettre dans la balance son instinct de compétiteur d'une part et la préservation du bateau et du projet à long terme d'autre part. Même si cette nouvelle est synonyme d'un podium potentiel, pour notre intérêt à tous, j'aurais préféré mille fois stresser pendant les deux semaines qui nous restent, à observer la progression d'un bateau encore en course qui aurait pu, d'une manière ou d'une autre, revenir dans le match. La décision prise par le Team Sodebo est certainement la bonne, elle reste une véritable mauvaise nouvelle pour nous tous."

Yves,

 



Mot du bord-Actual Leader : "Je suis aux anges"
Photo : Ronan Gladu/Actual Leader

Voici le mot du bord envoyé vendredi soir par Ronan Gladu, media man à bord d'Actual Leader.

"Je ne sais pas pour vous, mais cette remontée de l’Atlantique est palpitante, non ? Hier soir, Macif nous a vite rattrapés… ce qui a survolté Yves & Alex. Moi qui suis l’anti-thèse du compétiteur, j’ai découvert chez eux un « lourd » passif de régatier : malgré le déficit de performance face à Macif, tout frais sorti du pit-stop de Cape Town, ils se sont donnés à fond !

Et ils ont tenu à distance François et Gwenolé toute la nuit. Au p'tit matin, un empannage un peu tardif… et paf, le trimaran bleu repasse devant ! Pas contents, qu’ils étaient mes gaillards, après, je ne sais combien d’empannages dans la nuit...

Yves lance un « on a perdu la 1ère bataille du Macif, mais pas la guerre » et va se coucher… pour mieux attaquer toute la journée ! Je les sens plus à l'aise en position de chasseur que de chassé : c’était reparti pour une régate bord à bord, après plus de 10 000 milles de course !

Le tout en longeant le désert du Namibie, paysage époustouflant vierge de tout, mais tactique : en effet, l’eau est gelée (un courant froid remonte de l’Antarctique le long de la côte) et le désert est froid la nuit, hyper chaud le jour. Ce qui crée des vents thermiques impressionnants. La fin de nuit est nuageuse, brumeuse, avec très peu de vent à la côte. La fin de journée est « cristalline », sans le moindre nuage, avec un vent de sud-ouest établi.

Moi, je suis aux anges à chaque fois qu’on empanne à la côte : en effet, cela fait des années que je rêve de parcourir cette côte inaccessible, qui abrite les meilleurs spots de surf de la planète... La configuration est unique au monde : d’un côté, le désert de Namibie donc, qui pousse ses dunes, du sable avec force dans l’océan. De l’autre, les grosses houles de sud-ouest, qui remontent de l’Antarctique. À chaque pointe orientée nord, la houle s’enroule sur ces bancs de sable inépuisables. Cela crée un shore break, une vague de bord, mais qui s’enroule sur… plusieurs kilomètres !! Je vous conseille de taper « surf Skeleton coast : Koa Smith » sur YouTube : le spectacle est incroyable, surtout quand la caméra est avec le surfer !

J’étais donc aussi un peu frustré de ne pas m’arrêter ! J’espère pouvoir revenir un jour ici, avec mes potes de « Lost in the swell ». D’ailleurs, je n’étais pas le seul à penser aux vagues : Yves et François ont échangé un peu sur la messagerie « Telegram » aujourd’hui, c’était « attention les cartes sont fausses à la côte », puis François de dire : « bon spot de surf pour Ronan / Lost in the swell » suivi des coordonnées GPS...

Nous sommes également passés devant Luderitz et son plan d’eau fermé, lieu de l’actuel record de vitesse à la voile. Il y a beaucoup de vie dans ces eaux, plusieurs espèces de dauphins, des bancs de thons énormes et une quantité hallucinante d’otaries ! Heureusement qu’on ne navigue pas trop vite, les bestioles ont une fâcheuse tendance à faire la sieste en surface ! De loin ,on croit voir des oiseaux. En se rapprochant, ce sont leurs petites queues à la surface, quand ils dorment. Il y en a partout : je me suis retrouvé à l’avant du trimaran -comme un pt'it vieux dans un parc avec les pigeons : « Allez, ouste, bougez de là, finie la sieste, zouuu !!! »

Voilà pour cette journée de fou. A demain pour les résultats du match-race de la Skeleton Coast, à l’heure où j’écris ces lignes, nous sommes revenus à 5 milles derrière Macif... !"


Le Maxi Edmond de Rothschild dégaine le premier
Photo : Yann Riou/PolaRyse/Gitana SA
Après douze empannages le long des côtes de la Namibie, Franck Cammas et Charles Caudrelier ont mis le cap à l’ouest vers le Brésil et évoluent désormais au nord de l’anticyclone de Sainte-Hélène dans un alizé de sud-est, qui, s’il reste très instable, leur a permis de reprendre de la vitesse. Au classement de 8h samedi, le Maxi Edmond de Rothschild a encore accru son avance sur ses poursuivants, puisque le trimaran MACIF (François Gabart/Gwénolé Gahinet) et Actual Leader (Yves Le Blevec/Alex Pella) sont respectivement à 360 et 373 milles, toujours à tirer des bords vent arrière au large du désert namibien.

« Quand on sait qu’on autre bateau avec nous et qu’on gagne ou on perd des milles par rapport lui, c’est super motivant », a confié vendredi François Gabart, à propos de ce duel, avant d’évoquer l’enjeu stratégique à venir : « L’enjeu, c’est de passer au-dessus de l’anticyclone sans se faire coller, c’est pour ça qu’on tire des bords le long de la côte. On va essayer de gagner dans l’alizé et de se rapprocher au maximum du Brésil pour ensuite faire route vers Brest. »

Consultant météo de « Brest Atlantiques », Christian Dumard estime que deux options sont possibles pour le trimaran MACIF et Actual Leader : « Soit ils font plein ouest, mais comme une dépression arrive, ils vont devoir couper le front dans du près, avec une mer de face de 1,5 mètre et 30 nœuds de vent, après quoi ils monteront vers l’équateur, soit ils suivent une trajectoire vers le nord sans aller couper le front, c’est une route plus longue mais plus simple à exécuter, dans 10-15 nœuds de vent arrière, elle comporte moins de risques pour le bateau. » 



 


Michel Lecomte

Lien :https://www.tvlocale.fr/brest-atlantiques/index.html

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