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Article N°15998

Benoît Séverac auteur, romancier à la librairie La Préface #librairie #colomiers

La librairie la préface à Colomiers vient de recevoir en ce mois d'avril : Benoît Séverac auteur de trois polars destinés aussi bien aux adolescents qu'aux adultes. Sur un fond aussi noir que brûlant,  venez découvrir : Little Sister (éd. Syros, 13,95€)
" Un roman d'actualité, une aventure humaine forte, et un polar haletant à la fois."
Léna Rodriguez, c'était son nom avant. Sa nouvelle identité, elle ne peut la révéler à personne... A Cadaques, elle a rendez-vous avec Ivan, son grand frère que personne n'a vu depuis quatre ans..., depuis qu'il est parti faire le djihad en Syrie.
Le Chien arabe (éd. Manufacture Liv, 18,90€)
" Un roman noir, un polar réaliste sur les quatiers nord de Toulouse."
En voulant aider une jeune Maghrébine qui lui amène un chien malade, Sergine, vétérinaire dans une clinique proche des Izards, va découvrir un quartier sur le fil, tenu par des caïds de la drogue de moins de trente ans et déjà infiltré par des fanatiques djihadistes. Les flics ? Ils se renvoient l'affaire, et l'explosion est imminente...
On ne peut pas faire ça à Guy Novès (éd. Court-Circuit 12€)
"Un roman court et nerveux"
Adrien Golivat est journaliste radio à France Bleu Toulouse, il rêve de monter à la Capitale mais végète dans le Sud-Ouest. Alors le jour ou une photo scandaleuse compromet le demi de mêlée du Stade, le journaliste sent qu'il tient le scoop de l'année...!

Quatre questions à Benoît Séverin 

la force de votre roman tient à la fraîcheur de léna , une adolescente très normale malgré ses blessures. pouvez-vous nous en dire deux mots ?

Dans Little Sister,léna est la victime ignorante et innocente d'un drame qui a transformé son existence ainsi que celle de sa famille. Elle vivait à Toulouse avec ses parents et son frère, elle allait au collège, elle était heureuse, tout allait bien dans sa vie, quand soudain tout bascule : en quelques heures, son frère devient l'ennemi public numéro un. Le roman se situe quatre ans après ce traumatisme. Elle veut réapprendre à vivre en refusant l'apathie dont ses parents n'arrivent pas à s'extraire. Pour cela, elle va devoir répondre à une question centrale : peut-on et doit-on continuer à aimer un frère devenu terroriste ? Comme souvent dans mes romans, je ne donne pas la réponse. Le lecteur doit faire son chemin.

 Little Sister aborde en effet un sujet brûlant. Qu'est-ce qui vous a amené à écrire cette histoire ?

L'idée de parler de ces jeunes qui se convertissent à l'islam radical comme on pouvait, à une autre époque, être attiré par les théories fascistes (malheureusement, c'est toujours d'actualité) m'est venu à l'occasion des assassinats perpétrés par Mohamed Merah à Montauban et Toulouse en 2012.

Sachant que j'écrivais des romans policiers, une journaliste m'a contacté à l'époque pour me demander en quoi mon travail de romancier pourrait s'inspirer de ces tragédies. J'ai répondu que j'étais plus intéressé par les victimes que par le meurtrier. Or, je considère que les proches d'un jeune français qui se radicalise et fait parler de lui en donnant la mort, et en la trouvant à son tour, devraient être considéré comme des victimes collatérales de ces drames.

La famille Merah, à ce titre, pouvait représenter un intérêt pour un auteur de littérature noire. Dans les propos que j'avais tenus à cette journaliste, j'avais évoqué le personnage fictif de la petite sœur du terroriste, ça me doutait que Mohamed Merah avait effectivement une sœur dont on apprendrait plus tard son engagement dans le djihad. Mon exemple était donc mal choisi ! Malgré tout, l'idée d'aborder ce thème par la bande, c'est-à-dire sans parler directement des djihads East acquis les journaux font déjà la part belle, ne m'a pas quitté. J'ajouterai qu'il n'est pas étonnant que les auteurs de littérature noire, que ce soit en littérature adulte ou jeunesse, s'empare de l'actualité quand elle est symptomatique d'une vague de fond dans la société. Les faits divers n'apportent rien en soi ; l'effet révélateur de phénomènes plus globaux, si. C'est le rôle du roman noir de transcender le réel pourra donner une interprétation, une vision, et peut-être, parfois, des clés.


Vous avez choisi de faire entendre les voix de quatre personnages très différents au fil de votre récit. Quel est l'apport de chacun d'entre eux?

En effet, c'est un roman choral. C'est la première fois que je me prête à cet exercice. Ce ne fut pas un choix, la forme s'est imposée d'elle-même. Théo, Lamy et bientôt petit ami de Léna, apporte un regard extérieur sur mon héroïne. Ils relancent également l'action à un moment charnière. Joanne, le vieil anarchiste catalan qui se laisse embarquer dans cette histoire, permet je crois de faire un parallèle (pour mieux les distinguer) entre les grands mouvements de résistance du XXe siècle (contre les nazis en 39–45, contre Franco un peu plus tard, etc.) et ce ce qui voudrait se faire passer pour des libérateurs en Syrie, en Irak et ailleurs. Enfin, Tambon, le policier toulousain de la DGSI, constitue un personnage épilogue qui ramène tout ce petit monde la réalité. Quoi qu'il en soit, il n'a jamais été question pour moi, dès le départ, de donner la parole au frère de Léna.

Je ne le condamne pas en bloc, je ne le juge même pas, je donne la possibilité à sa sœur de continuer à l'aimer malgré tout mais j'ai refusé de lui accorder une tribune.

 votre roman évoque un road movie qui aurait pour moteur l'amour fraternel, mais c'est aussi l'histoire d'un amour naissant entre de jeunes adultes… que représente Théo aux yeux de Léna ?

C'est vieux comme le monde. Théo représente l'amour que l'on se choisit après l'amour que la vie vous a imposé, celui de vos parents. Dans le cas de Léna ses parents ne parviennent plus à donner à leurs filles ce dont une adolescente a besoin : confiance en soi, légèreté, réconfort, amour de la vie, envie de la croquer à pleines dents. Léna doit aller puiser tout cela ailleurs, chez son frère, chez Théo, chez son oncle et sa tante ; mais surtout un elle ! Little Sister, indubitablement à une dimension initiatique.

Avec l'aimable collaboration de Véronique Delisle-Guijarro

 

 

 

christian GARCIA

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