Lettre ouverte du Collectif 100.000 handicapés psychiatriques à l'abandon au Garde des Sceaux  @NBelloubet
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| AU NOM DE 100.000 CITOYENS SANS VOIX | Santé mentale | Actualité  Vu 101539 fois
Article N°19069

Lettre ouverte du Collectif 100.000 handicapés psychiatriques à l'abandon au Garde des Sceaux @NBelloubet

ECONOMISEZ NOS IMPÔTS EN EVITANT LA CONSTRUCTION DE 15.000 PLACES DE PRISON

Comment ? En vidant les prisons d’une partie des détenus. On estime, de source autorisée [1], qu’environ 35.000 détenus (sur un total de 70.000) sont des malades psychiques. Une bonne part d’entre eux sont des psychotiques (par exemple 10 % sont des schizophrènes) qu’on ne saurait ni humainement ni juridiquement condamner parce qu’ils sont malades et que, s’ils ont commis des délits, c’est qu’ils ont été laissés errant à l’abandon par le système de soins. Ce système dont élus, gouvernants et hauts-fonctionnaires ne cessent de vanter la qualité et la performance. Sûrement qu’il est globalement remarquable, notre système de santé. Mais, réalité atterrante, il passe à côté de 100.000 citoyens français ayant les mêmes droits que nous, réduits au silence, à la clochardisation, à la prison. Bien sûr, officiellement, la loi prévoit une prise en charge des délinquants présentant des troubles psychiques dès qu’on a établi leur degré d’irresponsabilité, mais comme il y a de moins en moins de structures thérapeutiques pour les prendre en charge… direction l’Administration pénitentiaire (dont le personnel, on l’imagine, n’a pas de formation psychiatrique).



Mais où les mettre, direz-vous ? Ces 20 dernières années, on a fermé des dizaines de services psychiatriques privés ou publics. Attention, pas des asiles à l’ancienne, mais bien des lieux de soins. Les locaux sont en général toujours debout et disponibles sans gros investissement (contrairement aux prisons modernes !). Remettons des équipes soignantes dedans ; arrêtons de mépriser, parce qu’ils ne sont pas tout récents, les deux piliers qui avaient complètement rénové et rendu efficace la psychiatrie française depuis les années 1960 : la sectorisation et  la psychothérapie institutionnelle, et nous disposerons ainsi, et à nouveau, d’un véritable outil thérapeutique et de réinsertion sociale. Ce qui n’empêche pas d’intégrer, au contraire, les nouvelles thérapies dont il faut bien admettre qu’à ce jour, aucune ne s’est révélée la panacée, mais toutes peuvent contribuer à la palette de soins à disposition des soignants..

Et ce sera tellement plus en ligne avec l’idéal humaniste de « Liberté, Egalité, Fraternit? pour tous les Français.

Hier, nous alertions les Ministres en charge de la Santé et du Handicap. Aujourd’hui, c’est le Garde des Sceaux, parce que la prison redevient l’asile suppléant, un retour à l’Hôpital général de l’Ancien Régime.
 
 
[1] En collationnant diverses sources liées à la psychiatrie pénitentiaire
 

Claude HOVHANESSIAN-GANDILLON

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