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Article N°21260

Solitaire URGO Le Figaro: Communiqué - Simon, roi du Golfe @LaSolitaire2018 @Smartrezo @Tvlocale

En remportant cette troisième étape homérique entre Muros-Noia et Saint Gilles Croix de Vie, Sébastien Simon pose son empreinte sur la Solitaire URGO Le Figaro. Il conforte sa place de leader au classement général avec plus de 35 minutes sur Xavier Macaire (Groupe SNEF) et marque les esprits par cette double victoire dans le golfe de Gascogne. Prophète en son pays, le skipper de CMB Performance a construit sa victoire pas à pas, faisant preuve tour à tour de réussite, de vitesse, de lucidité et de sang froid. Retour sur une étape brillante.

« Je me suis bien donné et les quatre nuits en mer, ça commence à faire mal ! J’ai vu des baleines, j’ai vu des dauphins, il a fait beau. Deux victoires d’étape sur trois et trois étapes en cinq ans de Figaro, je sais pas si beaucoup ont fait ça. Et puis c’est pas comme si j’avais pris la tête à la fin de la course. Je me suis retrouvé devant à 250 milles avant l’arrivée, quand on avançait à 4 noeuds. Mentalement c’était dur j’ai essayé de pas trop me focaliser sur la course, de prendre du plaisir et ça l’a bien fait » 
Usé mais serein à son arrivée au petit jour, Sébastien Simon savourait simplement, comme apaisé, cette deuxième victoire consécutive qui lui ouvre un boulevard à la veille du départ de la dernière manche de cette 49ème URGO Le Figaro.


© Alexis Courcoux

Tout avait pourtant bien mal commencé samedi dernier… On savait que le début d’étape serait tordu dans la ria de  Muros Noia. Le puissant anticyclone avait déjà étouffé la brise sur l’Espagne, les eaux de Galice ressemblaient à un lac de montagne et l’ascension des nombreux cols pour entrer dans le golfe s’annonçait de première catégorie. Mais qui aurait imaginé de voir Sébastien Simon pointer à la 35ème place à la sortie de la baie, s’enfermant au large et au Sud, quand Pierre Quiroga (Skipper Espoir CEM- CS), très beau deuxième à Saint Gilles montrait la voie du Nord en rasant les cailloux. Simon ne désarme pas, prend son piolet avec ses rivaux Alexis Loison (Custo Pol) et Xavier Macaire (Groupe SNEF) et s’accroche. A la fin de l’après-midi, il a remonté la moitié de la flotte et raccroche le bon paquet emmené par Frédéric Duthil (Technique Voile) et Anthony Marchand (Groupe Royer-Secours Populaire). Plutôt humble sur ce coup, le skipper de Bretagne CMB Performance reconnaît : « J’ai eu du mal à partir, c’était pas une situation très confortable. Finalement, avec de petits coups de réussite, j’ai réussi à remonter. J’ai l’impression que tout le monde a été bien servi à un moment donné, moi aussi ».
L’instinct grégaire reprend le dessus quand il le faut. Toute la nuit, Simon grappille les places dans le paquet, tricote en rythme  à l’inverse d’Alan Roberts (Seacat Services) ou  Corentin Douguet (NF Habitat) qui tentent à terre et ne s’en remettront jamais vraiment. En moins de 24 heures, après un contournement interminable de la pointe de l’Espagne, il a refait tout son retard et s’installe en tête.


Les épaules larges
La suite est une longue procession au louvoyage le long des côtes de Galice et des Asturies. Au cap Ortegal, pendant que Thierry Chabagny (Gedimat) se fait la belle au Nord, Simon est le plus entêté du groupe de l’Est et ne vire qu’en sentant les effluves de Gijon arriver à son étrave. Le lundi au classement de 10 heures, Thierry Chabagny a 20 milles d’avance sur la flotte. Invisible à l’AIS, le skipper de Gedimat fonce certes vers la dorsale, là où les routages d’avant-départ prévenaient du danger. Mais il a tout de même 20 milles, de quoi faire douter…. Beau joueur, Simon parle d’une « jolie option » à la vacation  et reconnaît à l’arrivée : « On ne peut pas surveiller tout le monde. J’étais avec mes adversaires directs au général, j’étais assez content de ma position. Thierry, il est parti,…, je ne l’ai même pas vu partir de toute façon. Par contre c’est vrai que lorsque j’ai vu ses 20 milles d’avance au classement, je me suis dit "c’est quoi ce truc ! " »
Bien dans sa course, c’est finalement hier dans la matinée que Sébastien Simon plante sa dernière banderille au petit groupe dans lequel il tricote depuis 48 heures. Pendant que Thierry Chabagny s’enlise dans son option, en deux risées bien négociées, Simon lâche Charlie Dalin (Skipper Macif 2015), Gildas Mahé (Breizh Cola), Anthony Marchand (Groupe Royer-Secours Populaire) et Erwan Tabarly (Armor Lux)  « On est tombé dans une molle et il a glissé par dessous. Il nous a collé 1,5 mille » constate simplement Gildas Mahé à l’arrivée.
Une vitesse de dingue

En pointe au centre du plan d’eau, Simon prend la poudre d’escampette mais reste menacé dans son Ouest si le vent prend franchement de la gauche mais aussi sur la droite par Pierre Leboucher (Guyot Environnement) accompagné de Damien Cloarec (SafeRail) et Eric Péron (Finistère Mer Vent) qui ont poussé le bouchon encore plus loin dans l’Est et tiennent la corde. Hier soir au sortir de la dorsale, il continue de tricoter dans le bon tempo et s’impose finalement en leader aux Chiens Perrin, au Nord-Ouest de l’île d’Yeu. La suite n’est plus qu’une formalité pour le Vendéen de naissance qui ne va pas se laisser piéger sur le dernier bord par une flotte très regroupée emmenée par Pierre Quiroga (Skipper Espoir CEM-CS) et Xavier Macaire (Groupe SNEF). Troisième, ce dernier conforte sa deuxième place au général. Quant à Anthony Marchand, septième, il reste sur le podium au général.
Alors, tout ça pour ça ? La montagne a-t-elle accouché une fois de plus d’une souris ? La réponse du vainqueur comme mot de la fin « C’est vrai que c’est une étape où il n’ y a pas beaucoup d’écart. Mais ça conforte ma place au général et ça va me permettre d’aborder la dernière étape plus sereinement. Et puis, celle-là ne fera que 24 heures, ce sera facile »



Les 15 premiers à l'arrivée de la 3ème étape (avant jury) :
1) Sébastien Simon - Bretagne CMB Performance arrivé à 06h 40m 26s
2) Pierre Quiroga - Skipper Espoir CEM CS arrivé à 06h 43’50’’, à 03’ 24’’ du vainqueur
3) Gildas Mahé - Breizh Cola arrivé à 06h46’13’’, à 05’47’’ du vainqueur
4) Erwan Tabarly - Armor Lux arrivé à 06h 49’04’’, à 08’38’’ du vainqueur
5) Pierre Leboucher - Guyot environnement arrivé à 06h49’16’’, à 08’50’’ du vainqueur
6) Xavier Macaire - Groupe SNEF arrivé à 06h 49’40’’, à 09’14’’du vainqueur
7) Anthony Marchand - Groupe Royer - Secours Populaire arrivé à 06h50’06’’, à 09’40’’ du vainqueur
8) Alexis Loison - Custo Pol arrivé à 06h 50’42’’, à 10’16’’ du vainqueur
9) Charlie Dalin - Skipper MACIF 2015 arrivé à 06h51’10’’, à 10’44’’ du vainqueur
10) Frédéric Duthil - Technique Voile arrivé à 06h53’02’’, à 12’36’’ du vainqueur
11) Tom Dolan - Smurfit Kappa arrivé à 06h 55’10’’, à 14’44’’du vainqueur
12) Thierry Chabagny - Gédimat arrivé à 6h55’32’’, à 15’06’’ du vainqueur
13) Corentin Douguet - NF habitat arrivé à 6h56’01’’, à 14’35 du vainqueur
14) Martin Le Pape - Skipper MACIF 2017 à 6h56’45’’, à 16’19’’ du vainqueur
15) Benjamin Dutreux - Sateco Team Vendée Formation 6h59’02’’, à 18’36’’ du vainqueur



Les 15 premiers à l'arrivée de la 3ème étape (avant jury) :
1) Sébastien Simon - Bretagne CMB Performance leader en 9j16h2’14’’
2) Xavier Macaire - Groupe SNEF à 35’45’’du leader  
3) Anthony Marchand - Groupe Royer - Secours Populaire arrivé à 40’31’’ du leader
4) Charlie Dalin - Skipper MACIF 2015 à 46’53’’ du leader
5) Thierry Chabagny - Gédimat à 49’29’’ du leader
6) Corentin Douguet - NF habitat à 1h17’35’’ du leader
7) Pierre Leboucher - Guyot environnement à 1h18’26’’ du leader
8) Eric Peron - Finistère Mer Vent à 1h18’48’’ du leader
9) Benjamin Dutreux - Sateco - Team Vendée Formation  à 1h19’4’’ du leader
10) Martin Le Pape - Skipper MACIF 2017 à 1h21’38’’ du leader



Ils ont dit 
Sébastien Simon (Bretagne CMB Performance), 
vainqueur de la troisième étape à Saint Gilles Croix de Vie


« Je suis bien content ! Je suis explosé et je n’ai plus de voix parce que j’ai trop gueulé en arrivant. C’est une étape où il n’ y a pas beaucoup d’écart. Mais ça conforte ma place au général et ça va me permettre d’aborder la dernière étape plus sereinement. C’était une longue étape, bien dure, très différente de celles d’avant et je suis très content de l’avoir emporté. Je me suis bien donné et les quatre nuits en mer, ça commence à faire mal.J’ai vu des baleines, j’ai vu des dauphins, il a fait beau. Deux victoires d’étape sur trois et trois étapes en cinq ans de Figaro, je sais pas si beaucoup ont fait ça. Et puis c’est pas comme si j’avais pris la tête à la fin de la course. Je me suis retrouvé devant à 250 milles avant l’arrivée, quand on avançait à 4,5 noeuds. Mentalement c’était dur j’ai essayé de pas trop me focaliser sur la course, de prendre du plaisir et ça l’a bien fait. J’ai eu du mal à partir, c’était pas une situation très confortable. Finalement, avec de petits coups de réussite, j’ai réussi à remonter. J’ai l’impression que c’est que des petits coups de réussite qui permettent de prendre la tête. J’ai l’impression que tout le monde a été bien servi à un moment donné, moi aussi. On peut pas surveiller tout le monde. J’étais avec mes adversaires directs au général, j’étais assez content de ma position. Thierry, il est parti,…, je ne l’ai même pas vu partir de toute façon. Par contre c’est vrai que lorsque j’ai vu ses 20 milles d’avance au classement, je me suis dit c’est quoi ce truc. J’ai essayé de refléchir et c’est parce qu’il était plus proche de la route directe.

La première nuit c’ était compliqué de dormir parce qu’il n’yavait pas de vent. J’ai pas saisi ce qui se passait ; la deuxième nuit, je me suis bien reposé, le bateau était plus stable, c’était plus facile. La troisième nuit par contre, j’ai senti qu’il se passait quelque chose, que c’était pas du tout le moment d’y aller J’avais la tête qui tombait, j’essayais de rester accroché. La dernière, avec l’euphorie de l’arrivée, on reste accroché. Ca a encore molli à l’ile d’Yeu, c’ était pas le moment de se relâcher. La prochaine étape ne fait que 24 heures, ce sera facile. »
 



                                                                                                                                                                       Pierre Quiroga (Skipper Espoir CEM-CS), 
                                                                                                                                                                         
deuxième à Saint-Gilles Croix-de-Vie






« C’était un temps de Méditerranée ! Une étape longue et pleine de rebondissements en mer. Le vent était capricieux… Il en a fait des siennes et il fallait se frayer le bon chemin à travers tout ça. Quand je suis parti vers le Nord après le cap Ortegal, je ne savais pas qu’il y avait Thierry Chabagny mais j’ai pris un énorme plaisir parce que j’ai navigué comme je le voulais, parce que je n’avais personne à côté de moi pour mettre de la pression, parce que j’ai navigué comme je le sentais. Et ça m’a emmené proche de la route directe en faisant abstraction des autres concurrents : je suis content que ça ait payé !

J’ai fait le plus gros yo-yo de l’histoire puisque j’étais en tête la première nuit, puis j’étais vraiment derrière le lendemain matin avec six milles de retard, puis j’ai eu l’opportunité de faire la route directe vers Saint-Gilles ce qui faisait du chemin en moins… Et puis l’avantage de naviguer seul, c’est qu’on peut gérer son rythme et j’ai pas mal dormi, hormis cette dernière nuit. J’arrive donc relativement frais pour une dernière étape courte, mais qui vient rapidement (jeudi soir). »






Gildas Mahé (Breizh Cola), 
troisième à Saint Gilles Croix de Vie



« C’était un truc de dingue car on est tous arrivés en une demi-heure, enfin tous une bonne partie en tous cas après tant de trucs quand tu voie le nombre de virements de bords, le nombre de fois on a cru prendre un plomb définitif en loupant la risée, la rotation, la bascule, le machin … au final non et ça c’est joué sur le dernier virement au large à 100 mètres près.

J’ai toujours était été dans le match ça c’est bien et puis c’est comme pour les étapes précédentes plein de choses positives j’ai jamais était aussi  au point j’ai réussi à doubler Charlie sous  voiles plates je leur ai mis un demi miles. Boom du jamais vu ! De toute ma carrière de voileux j’ai jamais fait ça. C’est cool, c’est bien de faire une belle manche car j’en avais ras le bol de prendre des plombs.

Je me suis pas posé de questions avec le paquet avec lequel j’étais, franchement j’avais pas la moindre idée d’où ils étaient, enfin si vaguement mais je sais pas du tout ce que ça aller donner ça distribuait tellement vite que du coup je me suis dit si tu veux gagner il faut déjà être en tête du paquet avec lequel tu es et puis après on verra bien mais on a trouvé plus vite que nous. Sébastien nous a doublé dans une petite transition  Charlie, Anthony et moi. Il nous a doublé par dessous et il ne s’est jamais arrêté, on est tombé dans la molle il est parti et il nous a mis un mille et demi comme ça. J’ai bien dormi au près le dernier bord pour aller jusqu’à l’île d’yeu vu que j’allais vite ça tombait bien je voulais pas faire d’erreurs après sur les envois de spis, passage d’îles mais sinon on n’a pas dormi beaucoup. Franchement il fallait mettre du cœur à l’ouvrage en permanence c’était compliqué.

C’est vrai qu’il y a une prochaine étape demain, j’ai un objectif depuis que j’ai cassé une barre de flèche, c’est de gagner une étape. Je sais que je peux le faire et il reste qu’une étape. Sébastien Simon il a mis plus de 24 heures à me doubler donc une étape que de 24 heures, normalement ça peut être bon. »


Crédit photos: © Alexis Courcoux


Michel Lecomte

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