Vendée Globe 2020-2021 :  Jour 16  ENCORE 48H DE LABEUR
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| Vendée (85) | Voile | Vendée Globe 2020/2021  Vu 195262 fois
Article N°24789

Vendée Globe 2020-2021 : Jour 16 ENCORE 48H DE LABEUR

J+2 : De la latitude du Sénégal à celle de la Namibie

À retenir :
  • Apivia 77 milles devant LinkedOut
  • Encore deux jours à manoeuvrer dans un Atlantique Sud capricieux
  • Des écarts conséquents au sein de la flotte
  • Sébastien Destremau (merci) en passe de solutionner son problème de quille
Qu’elle est longue et laborieuse cette descente de l’Atlantique Sud ! La position de l’anticyclone de Sainte-Hélène brouille complètement la piste pour rejoindre le grand Sud. Charlie Dalin, toujours en tête, grappille chaque mètre comme s’il valait de l’or, Thomas Ruyant, lui, avance à tâtons dans cette zone qu’il qualifie de « pourrie » et derrière, on prie pour que l’option choisie ne se transforme pas en banqueroute au pointage à Bonne-Espérance. Un mardi actif et studieux « au bureau » comme dit Sébastien Destremau, en passe de solutionner son problème de fuite d’huile sur un de ses vérins de quille… au beau milieu du Pot au Noir.




Lentement mais sûrement. Ca n’avance pas bien vite au sein de la flotte du 9ème Vendée Globe. De l’Est du Cap-Vert où se trouve Jérémie Beyou sur Charal, au beau milieu de l’Atlantique Sud, la cadence des IMOCA n’a rien d’effrénée. « C'est un sentiment étrange : imaginez que vous êtes assis sur le bord de la route en vous demandant si l'on va venir vous chercher un jour » confie Boris Herrmann, 6ème au pointage, à moins d’1 mille de Yannick Bestaven ! Une belle bagarre dans des petits airs dans le sillage de Kevin Escoffier et Jean Le Cam. Rarement la route du Vendée Globe n’a connu un tel scénario. « J’imaginais l’Atlantique Sud comme la zone la plus rapide du tour du monde, et bien c’est raté ! Je pense que c’est un des plus gros dilemmes auquel j’ai dû faire face depuis que je navigue » constatait Charlie Dalin joint à la vacation de la matinée.

Manoeuvres, changements de voiles et grosse fatigue
7 IMOCA bataillent dans la Zone de Convergence Intertropicale à s’en arracher les cheveux à moins de garder son calme olympien comme le fait le Finlandais Ari Huusela, 29ème à 3 noeuds depuis ce midi, qui confie avec cette voix linéaire et imperturbable : « Je m’adapte, je fais face, inutile de s’agacer, c’est comme ça… ». Miranda Merron sur son Campagne de France a eu de quoi pousser un coup de « gueule » ne comprenant pas pourquoi son bateau restait collé dans une belle risée : « J’ai découvert qu’une bâche en plastique entourait ma quille et freinait considérablement mon avancée ». Pour rejoindre le Cap de Bonne-Espérance et le train des dépressions qui permettent de cavaler, il va falloir faire preuve de patience. Les premiers, au prix de changements de voile, de manoeuvres et de réglages incessants devraient toucher le flux des 40èmes dans 48 heures et faire siffler enfin les foils avant de doubler le cap de l’Afrique du Sud dans la nuit de dimanche à lundi. Pour le groupe suivant ce sera presque deux jours après.

Des écarts conséquents
Le tandem Dalin/Ruyant affiche près de 200 milles d’écart avec le 3ème Jean Le Cam qui parvient toujours à contenir de gros clients à foils comme Kevin Escoffier, Yannick Bestaven, Boris Herrmann et Sébastien Simon ! Alex Thomson, lui, choisi de contourner l’anticyclone par le sud avec Louis Burton et Sam Davies. Il accuse ce soir plus de 500 milles de retard sur la tête de flotte et devrait terminer cette nuit les réparations sur la structure avant de son bateau. Le trio Roura/Attanasio/Crémer navigue 1 000 milles en arrière des premiers. A noter que Banque Populaire X a traversé les îles volcaniques de Trindade et Martim Vaz aux alentours de 14 heures… Enfin, le foiler jaune et noir d’Armel Tripon, L’Occitane en Provence, se rapproche de Fernando de Noronha, et affiche un écart de 2 000 milles sur Apivia. Quant à Jérémie Beyou sur Charal, il commence à ralentir dans les premiers coups de griffes du Pot au Noir à 3 000 milles de ses camarades de jeu.

 
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J’imaginais l’Atlantique Sud comme la zone la plus rapide du tour du monde, et bien c’est raté ! Je pense que c’est un des plus gros dilemmes auquel j’ai dû faire face depuis que je navigue. Je fais des routages, je regarde les bascules de vent et il y a aussi le feeling par rapport au vent dans le front. Je ne suis pas catégorique, je tente de prendre en compte tous les paramètres pour caler au mieux mes trajectoires. Je suis content, on se tire bien la bourre avec Thomas (Ruyant) et les jours à venir vont être forts en manoeuvres, en changements de voiles et en réflexions stratégiques face à la situation qui change très vite. On devrait retrouver des vents plus forts dans environ 48 heures, pour l’instant je m’adapte.
Charlie Dalin, Apivia

On a eu une bonne phase à la sortie du pot au noir, qui a été favorable aux foilers. Mais il ne faut pas oublier que Jérémie (Beyou) et Alex (Thomson) ont eu leur lot de soucis. Cela fait partie de la course et, pour tout le monde, il peut se passer plein de choses, je suis bien placé pour le savoir. Les faits de course font que nous sommes deux en tête, mais l’avance est petite au regard du tour du monde. Il y aura des tracas pour tout le monde, c’est le jeu du Vendée Globe. Mais oui, je suis très fier d’être 2ème du Vendée Globe, c’est génial. L’avenir ? On est dans une zone très perturbée avec ce front qui coupe l’anticyclone. On va aller chercher le Sud de l’anticyclone le plus au Sud. La route va être vers le Sud-Est, pour ensuite aller chercher la zone des glaces et une route plus classique pour le début de l’océan Indien. Une fois qu’on aura quitté cette zone un peu pourrie, on trouvera
des choses plus construites. Pour l’heure, tout est très différent selon les modèles météo, le chemin n’est pas simple à trouver.
Thomas Ruyant, LinkedOut

La quille de merci est maintenant verrouillée dans l’axe et ne semble plus bouger... C’est chouette, ça veut dire que le circuit hydraulique est maintenant fermé et que la tuyauterie est purgée. Au moins je sais que le bateau n’est pas très loin d’être navigable. En attendant de remettre le système en pression et de pouvoir redéployer les voiles de merci, il y a deux bonnes heures de nettoyage à l’intérieur.
Sébastien Destremau, merci

C’est un petit exploit d’avoir réussi à réparer cette voile. C’est la première fois que je faisais ça et ça m’a pris quand même 6 jours. J’ai dû couper la partie haute de la voile que j’ai ensuite raccordé sur la partie basse. J’ai aussi coupé le premier ris donc je ne peux plus avoir de grand-voile haute. J’avais mal enroulé mon J2 après les empannages donc je l’ai déchiré un petit peu aussi. Je compte aller le plus loin possible avec ces réparations !! La voile est évidemment moins performante et elle n’a pas une belle forme mais je suis soulagé. Mon bateau a beaucoup d’égratignures et de petits soucis. J’essaye d’être en harmonie avec lui et je fais tout pour pouvoir revenir en France, le plus vite possible. Je suis désolé que le bateau soit dans cet état, mais je vais faire de mon mieux pour finir ce tour du monde !
Kojiro Shiraishi, DMG Mori Global One

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