''L'actualité du Web et du Numérique'' David Fayon pose 3 questions à … Michel Lecomte Président fondateur de Smartrezo
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Article N°24581

''L'actualité du Web et du Numérique'' David Fayon pose 3 questions à … Michel Lecomte Président fondateur de Smartrezo

1. Après un riche passé d’industriel et de nombreux brevets déposés, vous avez lancé Smartrezo, réseau social made in France éthique, en réponse à des acteurs comme Facebook. Pourquoi ? Avec les vidéos en live sur les réseaux sociaux, le contenu happé par les GAFAM qui produisent gratuitement du contenu, comment devraient se positionner les médias locaux et les journalistes aujourd’hui ?

Sans vouloir m’éterniser sur mon passé d’industriel, je voudrais juste insister sur le fait que ce passé d’industriel me pousse à considérer qu’une entreprise se doit d’avoir un vrai modèle économique qui doit permettre d’autofinancer sa R&D et son développement commercial. C’est ce qui manque aujourd’hui dans le lancement des sociétés qui, sous prétexte qu’elles agissent dans le monde numérique, sont à classer dans les start-up accompagnées de levées de fonds. Toute entreprise qui comme Smartrezo ne fréquente pas ces salons de start-up sort automatiquement des solutions à promouvoir et ne sera donc pas adoptée par ces « clubs d’entre-soi ».

Ne vous trompez pas, Smartrezo n’est pas qu’un réseau social, c’est avant tout un média collaboratif, qui donne la possibilité à tous les membres premiums du réseau social de devenir « éditeurs » sur le média qui est gratuit et accessible par tout le monde sans avoir besoin d’y être inscrit.


Dans votre question vous utilisez les termes « réseau social made in France éthique », éthique, oui, mais pas que. Smartrezo se veut éthique pour un numérique souverain. A partir de là, Smartrezo commence par le fait de protéger au maximum les données de ses utilisateurs, qu’ils soient membres du réseau ou simples auditeurs/lecteurs. Contrairement aux réseaux des GAFAM+ le modèle économique de Smartrezo s’interdit l’exploitation ou la commercialisation de la moindre donnée. Chez Smartrezo, pas de revente ou transmission de données, et pas de publicités ciblées. Nous le prouvons par le simple fait qu’il n’y a aucune balise de traçage sur l’ensemble de nos pages de site. Il est impossible aux GAFAM et autres de savoir ce que l’internaute regarde sur Smartrezo. Mais nous n’utilisons pas plus d’algorithmes en interne pour permettre l’affichage de sujets en rapport avec ce que l’internaute aura regardé sur notre plateforme (méthode utilisée par les GAFAM+ afin d’influencer et donc, quelque part, risquer de nuire à notre Démocratie).

Vous abordez le sujet des vidéos en live dans votre question et là, vous mettez le doigt sur ce qui m’a poussé en 2015 à stopper le média numérique que j’avais lancé en 2007 et de créer la plateforme numérique Smartrezo en juin 2015. Lorsque Facebook pour le citer a donné la possibilité à tous de réaliser des vidéos en direct, ce réseau a signé l’arrêt de mort des médias traditionnels, tout en s’attaquant au Droit à l’Image. Pourquoi l’arrêt de mort des médias ? Et bien tout simplement parce que Facebook a donné la possibilité à tous les responsables de communication d’institutionnels comme d’entreprises de réaliser eux-mêmes la retransmission des évènements qu’ils organisent et auxquels ils invitent les médias locaux ou nationaux. De ce fait, les journalistes, même les meilleurs, sont obligés de traiter l’information dans l’immédiateté et ainsi sans aucune possibilité d’investiguer sur le sujet qu’ils diffusent. C’est d’autant plus vrai que les médias n’ont pas compris le danger que ces réseaux sociaux représentaient pour leur métier. Ils ont tous une page Facebook, Instagram ou Twitter et ainsi permettent grâce à leurs partages d’alimenter les GAFAM+ favorisant ainsi le maintien des auditeurs sur ces réseaux. Le plus navrant concernant ces lives, c’est que ceux qui les diffusent ne se rendent pas compte que leurs lives sont très peu suivis et qu’en fait les vues qu’ils auront seront réalisées en différé. A partir de là, un traitement des contenus diffusés est possible et cela permettrait le plus souvent de faire attention aux images diffusées. Pour exemple, nous professionnels de l’image et du reportage, nous avons toujours fait attention à ne jamais diffuser les visages des policiers en civil et cela pour de nombreuses raisons, alors qu’aujourd’hui les médias comme les simples citoyens filment et diffusent des images qui pourraient mettre en péril le travail de nos services d’ordre mais également et surtout leurs familles.

Pour répondre à votre question, j’invite les médias à rejoindre Smartrezo le plus rapidement possible afin d’arrêter d’entretenir ces GAFAM+ avec leurs contenus, en sachant que très peu des abonnés de ces réseaux voient leurs publications, mais par contre, ils voient tous les publicités ciblées ou les contenus orientés en rapport avec leurs données de navigation sur Internet ?

2. Les algorithmes des réseaux sociaux font que pour être visible sur une timeline, il convient de payer. En quoi Smartrezo est-il innovant ? Et quid de la véracité des informations, de la modération et de la lutte contre les fake news que vous proposez ?

En effet tous réseaux sociaux américains sont gratuits mais il est obligatoire de payer afin d’être vus et pour cela ils proposent soit de payer pour être référencé, soit de payer des liens sponsorisés afin de toucher plus de personnes. Dans tous les cas, celui qui paye ne sait pas et ne peut pas maîtriser les cibles qui vont voir ses liens apparaître sur leurs écrans. Mais il y a pire et la méconnaissance du fonctionnement technique d’un réseau social qui a des millions de membres, fait que les utilisateurs professionnels qui se vantent d’avoir des milliers de contacts, ne se rendent pas compte qu’en fait moins de 50 « amis » ou « contacts » qu’ils ont, verront ou liront leurs partages. En fait pour avoir une chance que des membres du réseau voient la publication, il faut que ces personnes tapent dans le moteur de recherche les mots clés qui correspondront au titre de la publication.

Le concept de Smartrezo est basé sur l’humain. C’est un numérique adapté aux attentes de l’humain et non pas un numérique des Géants qui force l’humain à s’adapter à leur numérique. Smartrezo disrupte le modèle des réseaux sociaux existants. En fait les réseaux sociaux sont bien des mass-médias qui peuvent fournir des informations de certains membres aux autres membres de leur réseau, mais en aucun cas les non-membres ne peuvent avoir accès à ces informations. Smartrezo a donc privilégié l’information au plus grand nombre et pour ce faire a créé un média collaboratif qui est majoritairement alimenté par les publications des membres premiums de son réseau social. Les publications sous formes d’articles ou de vidéos sont publiés sur le mur de profil de chaque membre premium dans la partie réseau social, mais également sur le média collaboratif du ou des territoires choisis par l’éditeur. De ce fait, toutes les publications sont accessibles par n’importe quel internaute sans qu’il ait besoin d’être inscrit. Un moteur de recherche intégré au média Smartrezo permet par mot clé de trouver toutes les publications en rapport avec la recherche effectuée par l’internaute.

Avant de pouvoir publier sur Smartrezo, il y a obligatoirement une souscription d’abonnement premium qui nous permet d’authentifier le futur « éditeur » qui obligatoirement sera, soit un institutionnel, une entreprise, ou une association reconnue et enregistrée. Ainsi chaque « éditeur » va pouvoir publier des contenus articles ou vidéos le concernant et de ce fait il est peu probable qu’il fasse de la fausse information sur lui-même. Néanmoins au travers de l’assoTvLocale à qui Smartrezo a confié l’animation et le contrôle de son réseau dans chaque territoire, l’ensemble des contenus sont vérifiés au fur et à mesure de leurs publications. Dans le cas de fake news, car cela peut arriver, le contenu est automatiquement invalidé et l’éditeur contacté afin de résoudre le problème posé.

3. Quel est le modèle économique de votre outil ? Et enfin, quelles propositions voudriez-vous émettre pour la liberté d’expression et les médias, le développement des TPE/PME dans les territoires ?

Comme vous pourrez le constater en navigant sur notre plateforme, il n’y a pas de publicités et comme nous ne revendons aucune donnée, notre modèle économique est différent de ceux des GAFAM « soi-disant » gratuits. Notre modèle économique est essentiellement basé sur les souscriptions d’abonnements premiums et de souscriptions e-commerce sur notre maillage de marketplaces locales.

Un réseau social ne peut être « sécure » que s’il est modéré et contrôlé à la minute. Pour ce faire Smartrezo a confié l’animation de son réseau/média à l’assoTvLocale, qui dans chaque territoire implante une délégation, administrée et gérée par les acteurs locaux. Smartrezo rémunère la délégation assoTvLocale à hauteur de 40 % de son CA/HT réalisé sur le territoire. Le plus souvent ce sont ces assoTvLocale qui apportent les clients Premium et alors Smartrezo rajoute 20 % de commissions sur son CA/HT. Ainsi Smartrezo s’inscrit bien dans une économie circulaire dans chaque territoire et participe à la création d’emplois pérennes.

Concernant la position de Smartrezo face à la Liberté d’Expression, notre position sera probablement très critiquée par une certaine catégorie de personnes voire lobbies que l’on nomme usuellement de trolls sur Internet. Etant une société française et donc responsable de tous les contenus qui peuvent y être publiés sous forme de tribunes ou de commentaires, notre choix est d’authentifier chaque inscription sur notre réseau. Chaque membre doit impérativement justifier de son identité et de son domicile avant de voir son inscription validée. C’est pour cette raison que Smartrezo a confié l’animation et le contrôle de son réseau à l’assoTvLocale dans chaque territoire. Ainsi chaque personne physique ou morale est et sera authentifiée dès son inscription en fonction de l’adresse déclarée. La confiance n’excluant pas le contrôle, chaque délégation territoriale a à charge de vérifier l’ensemble des publications, articles et vidéos publiés sur le média collaboratif de son territoire et cela immédiatement après sa publication. Dans le cas d’abus à l’intérieur du réseau social, les signalements seront étudiés par un collège propre à la délégation assoTvLocale du territoire concerné et ainsi ce n’est pas l’IA qui prendra une décision de censure mais bel et bien des humains. Les délégations assoTvLocale territoriales sont administrées et gérées par les acteurs économiques et associatifs du territoire concerné tout en respectant la charte éthique de Smartrezo.

Concernant les médias, Smartrezo a tout tenté pour qu’ils rajoutent la plateforme numérique française à leurs outils de communication et nous avons eu un refus catégorique de la quasi-totalité d’entre eux. Sachant que les GAFAM vont rejeter le Droit Voisin et s’organiser pour créer leurs propres lignes éditoriales avec des journalistes qu’ils vont recruter, Smartrezo va en faire de même dès janvier 2021 dans chaque territoire où les médias locaux auront refusé la main tendue.

Le recrutement de journalistes est pour nous primordial afin de pouvoir mieux valoriser les acteurs économiques locaux et surtout conserver dans chaque territoire un des piliers de notre démocratie. Les médias vont continuer de nous critiquer en disant que ce n’est pas du journalisme que nous faisons mais des publi-reportages et nous leurs répondrons : “oui c’est vrai, mais aujourd’hui et surtout avec la crise économique que nous vivons tous, ce sont bien les entreprises et les producteurs locaux qui ont besoin d’être médiatisés afin de sauver leurs établissements et les emplois qu’ils représentent”. Les médias pour des raisons de rentabilité ou plutôt manque de personnel qualifié, ne parlent plus des acteurs économiques mis à part les grands comptes. Le choix de Smartrezo est d’aider les TPE/PME qui font vivre les territoires et c’est la raison qui a poussé Smartrezo à lancer en février 2020 sa plateforme marketplace constituée d’un maillage de tous les territoires de France.

L’urgence aujourd’hui est de réussir à changer les usages et les premiers concernés sont bien les citoyens/consommateurs. Le concept de Smartrezo, c’est également d’intervenir auprès des populations de chaque territoire au travers de tiers-lieux existants ou à créer dans lesquels seront développés des ateliers animés par chaque assoTvLocale territoriale. Ainsi il est dispensé des cours d’informatique, de français, des ateliers « Education aux Médias » pour les jeunes et pour les adultes, mais aussi la création d’une conciergerie qui va permettre de faciliter le e-commerce/drive/livraison à domicile avec les commerçants et producteurs locaux adhérents de la Marketplace-Smartrezo.

En septembre 2020, Smartrezo a lancé son application afin que chaque internaute retrouve tout dans sa poche, que ce soit des informations locales ou nationales, des alertes, des bonnes adresses, et surtout les commerces et producteurs locaux sur la marketplace de son territoire.


L’application que nous venons tout juste de mettre en ligne sera vraiment opérationnelle début janvier 2021, le temps que tous les territoires soient couverts par des délégations de l’assoTvLocale. Nous avons décidé de la lancer courant juillet, lorsque nous avons découvert comme beaucoup, le désastre qui s’annonçait pour la rentrée de septembre pour bon nombre de TPE et PME et principalement les commerçants des centres villes et de la ruralité. Avant la crise du Covid-19, les commerçants se battaient pour résister face aux grandes surfaces périphériques, mais surtout face à la place grandissante que prenait le e-commerce et surtout les grandes plateforme telle qu’Amazon. Le confinement a accentué l’achat en e-commerce, mais seules les grandes plateformes en profitent et principalement celles qui peuvent se payer des publicités ciblées sur les écrans des consommateurs.

Ce qui va arriver si on ne fait rien, c’est une véritable hécatombe des commerces de proximité qui pour plus de 90 % n’ont pas de boutique en ligne, mais surtout sont en train de perdre leurs clients et la crise du Covid-19 qui persiste favorise la désertion de ces magasins. Durant la période de confinement toutes les poursuites en recouvrement des dettes fournisseurs étaient stoppées. Mais depuis début juillet, les huissiers ont repris leur travail et bon nombre sont assignés devant le Tribunal de Commerce. Pour la plupart, c’est la liquidation qui les attend, mais les consommateurs ne le savent pas, ils ne sont pas informés, au contraire, la communication des acteurs politiques leurs fait croire le contraire car soi disant 95 % des entreprises ont pu obtenir des PGE. Seulement voilà, ce ne sont que 95 % des dossiers acceptés par les banques et instruits par la BPI, alors que la vérité c’est que plus de 60 % des demandes de PGE ont été refusées par les banques et ne rentrent donc pas dans ces statistiques. Tout cela pour vous dire que suite à ce constat, sachant que les commerçants ne pourront jamais souscrire un abonnement premium et/ou une boutique e-commerce chez Smartrezo, nous avons pris la décision d’aider à notre manière ceux qui demain nous permettront d’alimenter notre concept de plateforme média locale et nationale. Etant nous-mêmes une jeune société sans fortune, j’ai fait le choix d’investir dans une application qui allait permettre aux institutionnels dont principalement les communes et communautés de communes de communiquer largement et sans en faire profiter les GAFAM. L’application Smartrezo va permettre à chaque habitant d’un territoire d’avoir dans sa poche toutes les actualités locales, départementales et régionales. Il va également avoir toutes les bonnes adresses locales, toutes les alertes locales et nationales, il va trouver toutes les adresses des entreprises locales et surtout il va avoir accès à la marketplace locale ou seront hébergées toutes les boutiques e-commerce de leur commune et département. L’offre que nous faisons aujourd’hui aux communes et départements, c’est, si vous prenez un abonnement premium pour votre communication, Smartrezo, offre gratuitement pour une durée de 6 mois, un abonnement premium et une boutique e-commerce à tous les commerçants et producteurs locaux de la commune ou territoire.
L’application doit servir à faire découvrir aux habitants de chaque territoire qu’en fait ils ont tout à côté de chez eux. Grâce aux conciergeries AssoTvlocale, ils pourront retirer ou recevoir leurs achats en ligne dans la journée, donc plus rapidement qu’avec Amazon. Les consommateurs vont découvrir qu’ils peuvent être consom’acteurs de leur territoire.
 

 


David Fayon

Lien :https://davidfayon.fr/

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