La FAO tire la sonnette d'alarme face à un virus mortel affectant les tilapias
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Article N°17955

La FAO tire la sonnette d'alarme face à un virus mortel affectant les tilapias

Une maladie hautement contagieuse se propage chez les tilapias sauvages et ceux d'élevage, l'un des poissons les plus consommés au monde. Selon une alerte spéciale publiée aujourd'hui par le Système mondial d'information et d'alerte rapide de la FAO, l'épidémie devra être appréhendée avec soin et les pays important des tilapias devront prendre des mesures appropriées pour la gestion des risques tels que la multiplication des tests de diagnostics, le renforcement des certificats de santé, l'instauration de mesures de quarantaine et le développement de plans d'urgence.

Le virus de lac du tilapia (TiLV) a maintenant été confirmé dans cinq pays sur trois continents: la Colombie, l'Equateur, l'Egypte, Israël et la Thaïlande.

Si l'agent pathogène ne pose pas de risques pour la santé publique, il peut néanmoins décimer les populations infectées. En 2015, la production mondiale de tilapias issus de l'aquaculture et des captures s'élevait à 6,4 millions de tonnes et valait environ 9,8 milliards de dollars américains, tandis que le commerce mondial de tilapias représentait environ 1,8 milliard de dollars. Selon le SMIAR, ce poisson est un pilier de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde entier.

Lorsqu'il s'agira de commercialiser des tilapias, les pays producteurs devront être prudents et suivre le Code sanitaire pour les animaux aquatiques, établi par l'Organisation de la santé animale (OIE). Ils devront lancer un programme de surveillance efficace afin de déterminer la présence ou l'absence du TiLV, l'étendue géographique de l'infection et identifier les facteurs de risque qui pourraient le favoriser. Les pays sont également encouragés à lancer des campagnes d'information du public visant à conseiller les aquaculteurs (dont beaucoup sont des petits exploitants) sur les signes cliniques du TiLV, mais également sur les risques économiques et sociaux que pose ce virus et la nécessité de reporter les décès de masse aux autorités en charge de la biosécurité.

Actuellement, la Chine mène une surveillance active du TiLV, tout comme l'Inde et l'Indonésie, tandis que les Philippines prévoient également de passer à l'acte. En Israël, une étude épidémiologique rétrospective devrait aider à déterminer les facteurs liés aux faibles taux de survie et aux taux de mortalité globale dont l'importance relative du TiLV. En outre, une société privée travaille actuellement sur le développement d'un vaccin vivant atténué pour le TiLV.

On ne sait pas encore si la maladie est transmise par le tilapia congelé mais "il est fort probable que le TiLV soit transmis à plus grande échelle que ce que nous pensons actuellement et que la menace pesant sur l'élevage de tilapias à travers le monde soit plus importante", a indiqué le SMIAR dans son alerte.

La FAO continuera de surveiller le TiLV, de travailler en collaboration avec les gouvernements et les partenaires de développement et de rechercher les ressources à même d'être exploitées afin d'aider les Etats membres de la FAO à faire face au TiLV, lorsqu'ils en feront la demande ou lorsque cela sera nécessaire.

La maladie

On en sait très peu sur le TiLV. Il est donc nécessaire de mener davantage de recherches pour déterminer si des espèces non tilapiennes et d'autres organismes, tels que les oiseaux et les mammifères piscivores, sont à l'origine du TiLV et si il peut être transmis par le biais des tilapias congelés.

La maladie a un taux de mortalité très variable, avec des épidémies en Thaïlande provoquant jusqu'à 90 pour cent de décès dans les stocks de tilapias. Les poissons infectés présentent souvent des signes de manque d'appétit, font des mouvements lents, ont des lésions cutanées et des ulcères, des anomalies oculaires et une opacité de l'œil. Un test fiable de diagnostic pour le TiLV est disponible et devrait être utilisé pour déterminer si le TiLV est bel et bien la cause de ces décès inexpliqués.

Le TiLV appartient à la famille des virus Orthomyxoviridae, qui s'apparente également à la famille du virus de l'Anémie infectieuse du saumon et qui fait des ravages dans l'industrie de l'élevage de saumons.

En mai 2017, le Réseau des centres d'aquaculture de la région Asie-Pacifique (NACA) a publié un feuillet d'information sur le TiLV, alors que l'Organisation de la santé animale (OIE) diffusait une fiche technique sur la maladie. Le Centre mondial sur le poisson a également publié ce mois-ci une Fiche d'information : ce qu'il faut savoir et faire.

L'importance du tilapia

Les tilapias sont la deuxième plus importante espèce aquacole en termes de source de nourriture, d'emplois, de revenus domestiques et de revenus liés à l'importation, et ce, pour des millions de personnes, y compris les petits exploitants.

Leur prix abordable, le régime omnivore qui y est associé, leur tolérance aux méthodes agricoles de forte densité et généralement leur bonne résistance face aux maladies en font d'importantes sources de protéines, en particulier dans les pays en développement et pour les consommateurs les plus modestes.

La Chine, l'Indonésie et l'Egypte sont les trois principaux producteurs aquacoles de tilapia, un poisson qui a de grandes chances de prospérer en Afrique subsaharienne.


SOURCE Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture

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