Mort et naissance au temps du COVID 19 : entre solitude et accompagnement.
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Article N°24101

Mort et naissance au temps du COVID 19 : entre solitude et accompagnement.

« Le corps, dans sa housse, est recouvert d’un drap jusqu’au buste pour présentation du visage de la personne décédée aux proches, si ceux-ci le demandent. Le corps est présenté aux proches à une distance d’au moins un mètre, le contact avec le corps n’étant pas autorisé ».

La fin de vie et le décès du patient – pour cause suspecte ou avérée de Covid-19 – ont posé des problèmes essentiels, donnant lieu à des avis et des textes incomplets et parfois contradictoires. On ne peut retracer ici l’ensemble des dispositions, tant il était et reste encore hélas compliqué d’articuler le respect des exigences de sécurité sanitaire avec la dignité du défunt et le deuil de ses proches. Le confinement dont découle une restriction du droit de visite, souvent totale pour les EHPAD comme à l’hôpital, isole de fait les patients de leurs familles et de leurs proches. Aussi, pour ceux d’entre eux qui sont en fin de vie, c’est le plus souvent isolés des leurs qu’ils achèvent leur vie. Peut-on l’éviter ?

L’avis rendu par le Haut conseil de la santé publique le 24 mars 2020 a été pendant un temps mal interprété, et il en a été déduit que la famille ne pouvait accompagner le mourant dans ce moment si spécifique de l’approche de la mort. Des voix se sont élevées, notamment au sein des comités d’éthiques régionaux et du Comité consultatif national d’éthique : la menace virale légitime-t-elle la tenue à l’écart des familles dans ce moment si singulier qu’est celui de l’accompagnement des dernières heures de vie d’un proche ? Le CCNE a rendu un avis le 30 mars 2020, estimant qu’un accueil organisé pour les familles et les proches aidants, parfaitement régulé et sécurisé avec les protections qui s’imposent, pourrait être envisagé, en particulier pour les résident(e)s en fin de vie. Le décret du 1er avril 2020 (D. n° 2020-384, 1er avr. 2020, complétant le décret n° 2020-293 du 23 mars 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de Covid-19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire) qui a suivi, sur le sort du cadavre, est resté, en dépit de ses dispositions techniques, imprécis sur la question de l’accompagnement en fin de vie, ce qui a fait réagir immédiatement le corps médical, plaidant pour une approche la plus humaine possible.

Il est normal de centrer les règles sur les enjeux sanitaires mais il est aussi fondamental d’appliquer les règles avec de l’humanité, sans jamais oublier que trop de rigueur nuit gravement tant aux proches qu’au personnel soignant, déjà tant éprouvé. C’est ce que l’on a partiellement compris s’agissant des naissances. À l’opposé de la fin de vie, le Covid-19 a aussi suscité des interrogations sur l’accouchement. Il y a eu toute une période de flottement : fallait-il ou non autoriser le père ou le proche de la parturiente à assister à l’accouchement ? Dans la mesure où le père peut aussi être porteur du virus, les intérêts vitaux de la femme et du personnel soignant peuvent être éventuellement en jeu. On a évoqué une recommandation de l’OMS favorable à l’accompagnement. Finalement, les services de maternité ont pour la plupart autorisé le père à assister à l’accouchement, mais pas tous. L’accompagnement prend en compte le contexte épidémique local, le particularisme architectural et fonctionnel des établissements.

Comment tenir compte de la singularité de chacune des situations dans le contexte du Covid-19 ? Notre principe de dignité de la personne humaine est bien éprouvé.


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