49e édition de La Solitaire URGO Le Figaro: Communiqué - 24 heures d’enfer @LaSolitaire2018
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| Michel Lecomte - Journaliste | Voile | URGO-LE FIGARO 2018  Vu 100788 fois
Article N°21133

49e édition de La Solitaire URGO Le Figaro: Communiqué - 24 heures d’enfer @LaSolitaire2018

Partis dimanche du Havre, les 36 solitaires engagés sur la 49e édition de La Solitaire URGO Le Figaro ont eu le droit à une entrée en matière très copieuse avec une traversée de la Manche express puis un louvoyage au près dans une mer formée au nord du DST des Casquets. Dans ces conditions, cinq ont dû jeter l’éponge sur l’étape, tandis que devant, les favoris (Xavier Macaire, Sébastien Simon, Charlie Dalin, Anthony Marchand et Alexis Loison) jouent les gros bras.
 
 





   © ZEDDA Yvan

On leur promettait une entame copieuse, ils ont été plus que servis. Partis dimanche du Havre dans un bon flux de sud qui n’a cessé de forcir en même temps que l’état de la mer, les 36 skippers de La Solitaire URGO Le Figaro auront eu le droit directement au plat de résistance sans passer par la case hors d’œuvre. Avec notamment un bon « bord de sanglier » en guise de traversée de la Manche, sous spi dans 30-35 nœuds, qui aura duré environ six heures et nécessité de l’anticipation et de la conduite à la barre pour éviter les sorties de route ou de finir un surf en arrêt buffet. Ce qui a notamment été le cas pour le jeune Normand Eric Delamare, benjamin de la course (20 ans), dont le D2 (hauban) de son Région Normandie n’a pas résisté à un surf sauvage à 23 nœuds, deuxième abandon constaté dimanche après-midi, après celui de l’irlandais Thomas Dolan (Smurfit Kappa, barre de flèches), et avant ceux de Nicholas Cherry (Redshift, safran tribord), Frédéric Duthil (Technique Voile, drisse de grand-voile) et Gildas Mahé (Breizh Cola, barre de flèches).

Une grosse déception pour ce dernier, qui visait clairement le podium au classement général et avait signé une entame d’étape tonitruante, deuxième à la cardinale de Pullar, derrière Anthony Marchand (Groupe Royer - Secours Populaire) et devant Xavier Macaire (Groupe SNEF). La suite du programme a été tout aussi copieuse, à savoir du près dans du vent et une mer très formée, ambiance saute-mouton dans les vagues et lance à incendie à bord, comme l’a raconté lundi en début d’après-midi Xavier Macaire : “Hier après-midi et cette nuit, c’était assez costaud, on a fait un grand bord de spi assez fou dans 35 nœuds pour monter vers l’île de Wight et cette nuit, on s’est fait cueillir par des passages de front dans 35-40 nœuds, c’était très humide, très venté, ça s’est bien passé finalement”.

Depuis le passage de Pullar, les 31 solitaires encore en course sont lancés dans un grand louvoyage cap à l’ouest, longeant le DST des Casquets (zone interdite à la navigation en milieu de Manche destinée à réguler le trafic des cargos) par le nord, avec des conditions de navigation toujours difficiles, même si, au fur et à mesure qu’ils vont approcher des côtes anglaises, le vent va mollir. Pas étonnant dans ces conditions de retrouver 24 heures après le départ les costauds aux commandes de cette première étape de La Solitaire : auteurs d’un départ discret dimanche, Sébastien Simon (Bretagne CMB Performance), Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) et Alexis Loison (Custo Pol) ont fait parler leur maîtrise technique et leur expérience pour se porter en tête à la hauteur de Xavier Macaire et Anthony Marchand. “J’ai eu une nuit plutôt bonne : quand le spi a été rangé, ce n’était pas du tout fini, il y avait du jeu dans l’est et le sud de l’île de Wight, je suis resté à fond sur les réglages, la tactique et la stratégie, ça a payé puisque j’ai réussi à raccrocher le trio de tête”, a commenté lundi un Charlie Dalin serein.

Un trio de tête Simon-Macaire-Dalin talonné par Anthony Marchand, qui confiait lundi en début d’après-midi tirer un peu la langue après ces 24 premières heures à très haute intensité : “En longeant le DST, on a enquillé les virements de bord, c’est assez épuisant, parce qu’on matosse 100 kilos de part et d’autre à chaque virement. Je ne compte plus les virements depuis le départ, sachant qu’on a eu une traversée de la Manche assez musclée, on commence à être assez rincés”. Et pourtant, il va falloir garder de l’énergie, physique et surtout mentale, en vue de la suite du programme, puisque le vent va s’essouffler peu à peu pour s’effondrer totalement mardi sur la route de Wolf Rock. “On va avoir du vent encore une bonne partie de la journée et au fur et à mesure, ça va mollir, puis devenir très très faible, ça a l’air bien parti pour être de la vraie pétole. Il va falloir être vraiment en forme à ce moment-là, je pense que ça va être le moment-clé de l’étape”, confirme Charlie Dalin.

Un moment-clé qui pourrait faire de gros dégâts au classement et notamment à l’arrière de la flotte pour ceux qui, après avoir réussi à faire le dos rond dans la tempête du début de course, risquent d’accuser encore plus nettement la fatigue que les marins aguerris à ce genre d’étape marathon et de rater plusieurs passages à niveau…
 

Les mots du large :







Xavier Macaire (Groupe SNEF) :
 « J’ai Seb (Simon) et Charlie (Dalin) à côté, et pas loin derrière, il y a Antho (Marchand) et Alexis (Loison), ça s’est pas mal calmé, on a renvoyé les génois. Hier après-midi et cette nuit, c’était assez costaud, on a fait un grand bord de spi assez fou dans 35 nœuds pour monter vers l’île de Wight et cette nuit, on s’est fait cueillir par des passages de front dans 35-40 nœuds, c’était très humide, très venté, ça s’est bien passé finalement. J’ai réussi ce matin à attraper deux siestes de dix minutes, mais ce n’est pas facile. Ce qui est embêtant, c’est que normalement, on devait avoir de l’ouest-nord-ouest et on a plus de l’ouest sud-ouest, c’est plus difficile que prévu de passer le DST. Ça va mollir ce soir, et demain, on attend de la molle complète. Je ne serais pas contre une mer calme pour pouvoir sécher, car depuis le début, je suis trempé, j’ai hâte que la mer se calme, que ça ne mouille plus, de pouvoir me changer et me mettre au sec, ça sera agréable. Je n’ai pas eu de frayeur, des petits départs au lof sous spi, c’est presque inévitable dans ces conditions, mais ça s’est plutôt bien passé. Je n’ai pas vraiment mis le pied sur le frein, je garde en tête que c’est vite arrivé de casser ou de se faire mal, pour l’instant, ça se passe bien pour moi, je suis déçu pour les copains qui ont des soucis techniques, surtout Gildas (Mahé) qui était dans le paquet de tête, c’est le jeu du Figaro ».

   © Alexis Courcoux














Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) :
 « J’ai tenu le spi le plus longtemps possible, je n’ai rien cassé, c’était quand même l’objectif, j’ai juste eu mon écoute de spi qui s’est décrochée, c’était un peu difficile à remettre dans 35 nœuds, j’ai perdu un peu de temps, mais globalement, ça l’a fait. J’ai eu une nuit plutôt bonne, quand le spi a été rangé, ce n’était pas du tout fini, il y avait du jeu dans l’est et le sud de l’île de Wight, je suis resté à fond sur les réglages, la tactique et la stratégie, ça a payé puisque j’ai réussi à raccrocher le trio de tête. On va avoir du vent encore une bonne partie de la journée et au fur et à mesure, ça va mollir, ça va devenir très très faible, il va falloir être vraiment en forme à ce moment-là, je pense que ça va être le moment-clé de l’étape. Ça a l’air bien parti pour être de la vraie pétole ».





                                                                                                                                 © Alexis Courcoux











Anthony Marchand (Groupe Royer - Secours Populaire) :
 « En longeant le DST, on a enquillé les virements de bord, c’est assez épuisant, parce qu’on matosse 100 kilos de part et d’autre à chaque virement, je ne compte plus les virements depuis le départ, sachant qu’on a eu une traversée de la Manche assez musclée, on commence à être assez rincés. Il y a une grosse zone de molle à anticiper, il faut essayer de se positionner au mieux dedans, ça ne va pas être très simple, ce n’était pas très clair avec les fichiers Grib avant le départ, avec la météo qu’on a reçue ce matin, ce n’est pas beaucoup plus clair. On est un petit paquet de cinq bateaux, ça va pas mal batailler jusqu’à la pétole et Wolf Rock. J’avance un tout petit peu moins vite que les copains de devant, j’étais en tête à Pullar, là, je suis quatrième, ce n’est pas très grave, mais avec la durée, ça fait quelques centaines de mètres de perdu. Le vent a un peu molli, ça va mieux avec le génois, il y a encore plein de choses à faire et je vais m’accrocher. Je n’ai pas beaucoup dormi, j’ai vu que les copains de devant, le père Macaire et le père Dalin, ont fait pas mal de siestes, je vais commencer aussi à me faire des petites siestes, ça va faire du bien ».


   © Alexis Courcoux




© Alexis Courcoux


Le Top 10 à 17h15 :

1. Xavier Macaire (Groupe SNEF) à 343.5 milles de l’arrivée
2. Sébastien Simon (Bretagne CMB Performance), à 0.0 milles du leader
3. Charlie Dalin (Skipper Macif 2015), à 0.1 mille
4. Anthony Marchand (Groupe Royer - Secours Populaire), à 0.5 mille
5. Alexis Loison (Custo Pol), à 1.4 milles
6. Corentin Douguet (NF Habitat), à 1.7 milles
7. Vincent Biarnès (Baie de Saint-Brieuc), à 2.2 milles
8. Martin Le Pape (Skipper Macif 2017), à 2.5 milles
9. Pierre Quiroga (Skipper Espoir CEM), à 2.9 milles
10. Justine Mettraux (Teamwork), à 3.5 milles
...
20. Loïs Berrehar (Bretagne CMB Espoir), à 7.1 milles, premier bizuth


Michel Lecomte

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