GGN : Pourquoi le gouvernement français semble-t-il avoir eu tant du mal à fixer un cap clair ?
Guillaume Bigot : En écoutant le Président s’enorgueillir de ne pas avoir fermé sa frontière avec l’Italie[1], on réalise, effaré, que le gouvernement a sciemment tenu un cap qui menait droit sur l’iceberg. Une fois l’obstacle percuté, 20 000 morts plus tard, celui qui tenait le gouvernail justifie encore cette stratégie « quoiqu’il en coûte ». Plus les hommes circulent et plus le virus se propage. À travers le confinement qu’il a ordonné, le Chef de l’État a d’ailleurs forcé les Français à respecter la frontière de leur domicile, comment peut-il en même temps se féliciter de ne pas respecter le confinement avec des pays -certes voisins et amis- mais dans lesquels la maladie circule à grande échelle ? Ce refus de fermer les frontières ne s’étend qu’aux États membres de l’espace Schengen -non car il y aurait une rationalité scientifique à opérer ce distinguo, les pays de l’espace Schengen sont ceux qui comptent en proportion le plus de victimes du Covid- mais pour préserver symboliquement la construction européenne. Ce jusqu’au-boutisme est d’autant plus incompréhensible que l’on peut être partisan de l’Europe et admettre qu’il fallait limiter, au moins temporairement, la circulation à l’intérieur de l’UE pour freiner celle du Covid. Emmanuel Macron s’est non seulement enfoncé dans le déni mais il s’est lancé dans une stratégie très inquiétante de fuite en avant. (...)
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