TARN: Réunion départementale des maires sur l'état d'urgence Jeudi 19 novembre – 17h30 Université Champollion, Albi
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Article N°15293

TARN: Réunion départementale des maires sur l'état d'urgence Jeudi 19 novembre – 17h30 Université Champollion, Albi

A la suite des attaques terroristes survenues à Paris et à Saint-Denis le 13 novembre, le Président de la République a décrété l’état d’urgence en France métropolitaine.

A la demande du ministre de l’Intérieur, Thierry Gentilhomme, préfet du Tarn, a réuni les parlementaires et les maires du département à l’université Jean-François Champollion d’Albi, afin de les tenir informés sur les conséquences de l’état d’urgence et les mesures de sécurité qui sont actuellement en application dans le Tarn. Plus de 150 communes étaient représentées. Une minute de silence a été observée en hommage aux victimes des attentats.

Les chefs de différents services de l’Etat sont intervenus pour répondre aux questionnements des élus.

Texte du Discours prononcé par Monsieur le Préfet du Tarn


Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Mesdames et Messieurs les maires,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les chefs de service,
Mesdames et Messieurs,
 
Vendredi dernier, la France a été victime d'attaques terroristes sans précédent sur son propre sol. Elles ont coûté la vie à 129 personnes et blessé plusieurs centaines d'autres.
 
Au delà de ce terrible bilan, c'est tout notre pays qui a été frappé de stupeur et sidéré par cet acte barbare. Les terroristes ont voulu s’attaquer aux valeurs de notre République, à notre jeunesse et à notre mode de vie.
 
Je vous propose de vous lever pour une minute de silence afin de rendre hommage aux victimes de ces attentats.
 
Aujourd'hui, la France doit faire face à une menace terroriste élevée et durable. La France est attaquée par des individus fanatisés et déterminés. Elle est leur cible au nom des valeurs qu'elle incarne et en représailles du soutien qu'elle apporte aux peuples combattant pour leur liberté.
 
Les attaques qui touchent notre pays s’inscrivent dans un processus méthodique, organisé et planifié qui vise à terroriser la population, à détruire notre mode de vie, à monter les communautés les unes contre les autres, à nous empêcher de vivre.
Ce processus a un nom. Le président de la République l’a employé : c’est une guerre.
 
Le mot est à la hauteur de la gravité de la situation. Car nous devons nous préparer à ce que les événements que nous avons connus depuis janvier se répètent. Et car la France se défend. Nos forces de sécurité font un travail remarquable. Elles méritent pour cela toute notre reconnaissance et notre soutien.
 
C'est bien d'une guerre dont il s'agit, et elle ne s'achèvera qu'avec l’éradication de notre ennemi, DAECH.
 
Il faut donc tirer toutes les conséquences de cette situation exceptionnelle.
 
C'est dans ce but que le Président de la République a décrété dans la nuit du 13 au 14 novembre l'état d'urgence sur le territoire métropolitain en application de la loi du 3 avril 1955. La gravité de la situation justifie d’accepter les restrictions de liberté qui accompagneront cette mesure d’exception.
 
Ainsi, le ministre de l'Intérieur a demandé à chaque préfet de réunir les maires de son département pour expliquer les mesures prises en vertu de l’état d’urgence et les dispositions déclinées dans nos territoires. C'est ce que je vais faire devant vous.
 
J’attache une grande importance à l’information des maires sur les actions que nous allons engager, notamment dans le cadre de l’état d’urgence. Je souhaite que vous participiez autant que possible à l’effort de protection que nous devons collectivement à la population.
 
Il faut montrer un front uni dans l’action. C’est de cette capacité que nous tirons notre légitimité. C'est grâce à une mobilisation collective que nous pourrons assurer la sécurité de nos concitoyens.
 
Dès le matin des attentats, j'ai attiré votre attention sur les exigences que nous imposait l’instant : retenue et discernement pour s'associer à la souffrance des victimes et des familles, et respecter la période de deuil national qui s’ouvrait.
 
Je vous remercie de la sagesse dont vous avez fait preuve dans la gestion des événements et des manifestations programmés ce week-end. Elle a permis, tout en répondant à ces exigences, de prendre les mesures adaptées à leur sécurisation et à leur maintien.
 
Il faut poursuivre et nourrir cette coopération active. Je serai - soyez-en assurés - à vos côtés, pour vous aider et vous soutenir. Vous êtes les interlocuteurs directs de la population et votre connaissance du terrain est irremplaçable.
 
Je compte donc sur vous pour attirer mon attention sur la sensibilité de tel ou tel site ou sur la tenue de telle ou telle manifestation. Je compte aussi sur vous pour me faire remonter toute information sur des comportements inadaptés que vous observeriez.
 
 
J'en viens à l'objet principal de cette réunion. Qu’implique l’état d’urgence ?
 
Dans des circonstances exceptionnelles comme celles que nous traversons, il confère des pouvoirs de police exceptionnels à l'autorité administrative, et en tout premier lieu, aux préfets.
 
 Ils ont ainsi compétence pour :
 
  • restreindre la liberté d'aller et venir
 
Cette disposition permet :
-  d'interdire la circulation des personnes ou des véhicules dans les parties du département exposés à des risques importants de troubles à l'ordre public,
-  d'instituer des zones de protection où le séjour est réglementé, notamment autour d'édifices pouvant constituer des cibles,
- d'interdire le séjour dans tout ou partie du département à toute personne cherchant à entraver l'action des pouvoirs publics.
 
 
En plus de ces restrictions à la liberté d'aller et venir, les préfets obtiennent compétence pour :
  • procéder à des réquisitions de biens ou de personnes,
  • ordonner une remise des armes,
  • ordonner la fermeture provisoire de lieux de réunion de toute nature,
  • ordonner des perquisitions administratives à domicile, de jour comme de nuit.
 
J'insiste sur le caractère exceptionnel de ces mesures qui doivent être exercées dans le respect du principe de proportionnalité et demeurent soumises au contrôle de légalité du juge administratif.
 
L'état d'urgence a été décrété pour une première période de 12 jours. Le parlement est actuellement saisi d’un projet de loi l'étendant aux trois prochains mois. L'Assemblée nationale a donné son accord pour cette prolongation il y a quelques heures.
 
La mise en œuvre de l'état d'urgence jusqu'au début de l'année 2016 est la première étape d'un dispositif de plus grande ampleur destiné à adapter notre arsenal législatif et opérationnel à l'état des technologies et des menaces que nous rencontrons aujourd'hui.
 
En effet, pour remporter la guerre contre le terrorisme de DAECH, nous devons renforcer notre capacité à nous défendre :
  • en augmentant les moyens humains, matériels, et technologiques mis à disposition de nos forces de sécurité. Comme l'a annoncé le Président de la République, des efforts financiers significatifs seront ainsi réalisés pour donner aux policiers, aux gendarmes, aux magistrats et à nos armées les moyens de garantir la sécurité et la sûreté, droits fondamentaux que consacre notre pacte constitutionnel.
 
  • La guerre contre le terrorisme requiert aussi de consolider les moyens juridiques permettant de faire face à des situations exceptionnelles. C'est dans ce cadre que le Président de la République a fait part au Congrès de son souhait de procéder à une révision constitutionnelle.
 
J'en viens maintenant à la situation de notre département. Quelles sont les mesures prises dans le Tarn ?
 
Immédiatement après les attentats, j'ai relevé le niveau de surveillance des sites sensibles. Ces sites sont nombreux et divers. Il s'agit des grands lieux de manifestation, des lieux de culte, des sites SEVESO, et ou encore de certains quartiers sensibles. Pour être efficace, la surveillance mise en place n'est pas statique, elle est dynamique.
 
Concernant le maintien de manifestations culturelles et sportives, je n'ai prononcé aucune interdiction générale et absolue. Dans les circonstances que nous traversons, nous devons en effet faire preuve de tout le sang-froid et la lucidité que la situation impose.
 
Ainsi, chacun doit être responsable de la bonne application des consignes de surveillance et de prudence que requiert le renforcement du plan Vigipirate. Dans ce cadre, l'appréciation du risque que représente la tenue de tel ou tel événement doit conduire chaque organisateur – élus, associations, particuliers - à prendre ses responsabilités.
 
Prendre ses responsabilités, cela veut dire mettre en place des mesures de protection raisonnées et adaptées. Je pense par exemple au contrôle des accès à un site de rassemblement, éventuellement à la mise en place de dispositifs de filtrage, voire de contrôle des sacs ou du stationnement des véhicules.
 
Pour ce qui vous concerne – j'insiste - la mise en œuvre de l'état d'urgence et l'application du plan Vigipirate n'emportent aucune conséquence sur la mise en œuvre et l'étendue de votre pouvoir de police. Nous sommes co-responsables de la sécurité de nos concitoyens.
 
Pour ma part, dans le cadre de l'état d'urgence, j'ai pris mes responsabilités et j'ai usé des pouvoirs exceptionnels qui m'ont été confiés.
 
Trois jours après les attentats, j'ai ordonné la conduite de deux premières perquisitions administratives. Ces perquisitions n'ont pas de lien avec l'enquête sur les attentats du 13 novembre. Elles visent des individus susceptibles d'être liés à des activités à caractère terroriste.
 
Je continuerai à prendre mes responsabilités en donnant à toutes les forces de sécurité placées sous mon autorité les moyens de remplir leur mission et de garantir notre sûreté.
 
 
Voilà pour les mesures immédiates qui nous concernent. Elles n'éteindront pas notre souffrance et ne refermeront ni les plaies, ni les traumatismes.
 
La période de deuil national vient de s'achever, mais il n’est pas question de tourner la page. La rapidité de l'enquête sur les attentats du 13 novembre et la neutralisation hier à Saint-Denis de terroristes préparant une nouvelle attaque, est source de soulagement.
Mais notre nation doit rester mobilisée, vigilante et unie. Nous le devons aux victimes et à leurs familles et nous le devons à nos enfants et à nous-mêmes car la menace que nous connaissons persiste et persistera durablement.
 
Pour autant, il faut continuer à vivre, et à vivre pleinement, fraternellement et librement.
 
Vivre pleinement c'est maintenir le dynamisme culturel et sportif qui fait la richesse de notre territoire, c'est continuer à soutenir nos entreprises pour accompagner la reprise économique, c'est soutenir notre jeunesse qui a été la première visée par les terroristes, c'est redonner toute leur place aux grands rendez-vous de notre République – je pense aux élections régionales mais aussi, dans quelques jours, à l'ouverture de la COP 21.
 
Vivre fraternellement, c'est préserver le vivre-ensemble, qui est au cœur de notre République, en évitant toute forme d'amalgames et en favorisant le dialogue entre chaque citoyen. 
 
Vivre librement, enfin, c'est, plus que jamais, continuer à être la France. Cette France qui est une, indivisible, solidaire et terre d'accueil.
 
Soyons à la hauteur de la situation et des défis à venir.
 
Vive la République, et vive la France.
 
 
 
SEUL LE PRONONCE FAIT FOI

 

po/ Préfecture du Tarn

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