Nous voyons bien la difficulté des travaux de
prospective sur la ville qui s’ordonnent principalement selon les dimensions des espaces
urbains et aussi selon qu’ils s’appliquent à l’hémisphère Nord ou à l’hémisphère Sud, ou encore dans les pays
développés ou en voie de
développement.
Néanmoins l’aspiration à des «
villes durables » paraît commune à tous les
citadins.
Comme je l'ai déjà dit par le passé pour se projeter vers un territoire
durable, il en va de la politique de la ville comme de toute
politique de développement durable ; au-delà même des questions d’éthique et d’équité sociale, la prise en compte du long terme et non du court terme.
Le concept de ville ou même du
territoire est une pure création
humaine et, de ce fait, il est au cœur d’un processus de changement permanent: échanges économiques et conséquences sur le développement, évolution de la composition démographique et
sociale, besoins sécuritaires croissants, lieu d’échange d’
informations de toute
nature, révolutions
technologiques et évolution des
modes de vie.
Pour illustrer cela, je souhaiterais faire référence au poème de
Charles Baudelaire Le Cygne « La forme d’une ville / Change plus vite, hélas ! Que le cœur d’un mortel ».
Si nous prenons le cas de toutes les grandes villes du
monde, notamment dans les pays en développement, nous pouvons constater des tendances communes: augmentation de la population, déclin
économique des centres, éclatement spatial et
social, extension du bâti sur les terres agricoles, inflation
sécuritaire, externalités négatives en matière
environnementale, augmentation des nuisances, dépendance à la voiture individuelle et aux
énergies fossiles, progression des inégalités etc...
Tous ces facteurs, ces tendances affectent profondément l'architecture de la
Ville/Territoire, aussi bien dans
l'urbanisme, que dans
l'administration.
Ils ont des conséquences significatives sur la qualité de vie des
habitants et au sens large sur tout le
territoire.
Je pense qu'une réflexion sur de nouveaux modes de vie en ville devra s’imposer.
Comment rendre le territoire à la fois plus
viable et
plus vivable ? Comment rendre le territoire acceptable d’un point de vue environnemental et comment rendre l’environnement urbain plus confortable pour l’
Humain ? Autrement dit, comment adapter le territoire à
l’homme et non l’inverse ? Cette question se pose depuis des décennies, mais elle prend une dimension particulière à ces nouveaux enjeux du
XXIe siècle que sont notamment l’explosion démographique, le changement climatique et la demande exponentielle des
mobilités.
Alors une question me vient très vite, comment concilier
territoire et
environnement ?
Pour moi, l'un des leviers majeurs du changement conceptuel du territoire doit reposer sur une
articulation, «
voire une réconciliation» du temps long de l’écologie et des transformations rapides du territoire.
On a longtemps parlé de
villes écologiques pour pointer du doigt les carences
environnementales de l’urbain.
Force est de constater que la ville pose en effet une double difficulté de régulation, « celle du
système urbain – en tant que
système vivant – et celle du rapport entre la ville et son
environnement naturel.
Ce déséquilibre se traduit notamment dans la manière dont les villes consomment
l’espace, et dans la croissance permanente de leur empreinte «
écologique ».
Le développement durable apparaît, il est vrai, comme une clé d’entrée pour penser la ville de demain car il interroge nos modes de vie :
habitat, transport, organisation, gestion de l’espace, etc.
De plus, il constitue à la fois un principe éthique tourné vers le changement et un concept pratique tourné vers l’action.
En ce sens, il permettrait de réunir ville et environnement, en conciliant sciences
naturelles et sciences
sociales, connaissances
fondamentales et principes
d’action.
Nous devons avoir la volonté de remettre
l’Homme au centre de la ville et de faire de l’urbain un moyen et non une fin, un lieu de solidarités et d’innovation plutôt qu’un lieu de cloisonnement et d’exacerbation des rapports de
force économiques.
Pour moi une ville est qualifiée de «
Smart City » lorsqu’elle utilise les technologies de l’information et de la
communication pour améliorer la qualité des
services urbains ou encore réduire
ses coûts.
Voilà une définition qui donne à réfléchir.
Bonne lecture à tous.